Maintien & rupture du lien conjugal

Matthieu 19 : 3/12

« Les Pharisiens abordèrent Jésus et lui dirent pour l’éprouver : Est-il permis de répudier sa femme pour un motif quelconque ?… L’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair… Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a joint. Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit de donner à la femme une lettre de divorce et de la répudier ? Il leur répondit : C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse a permis de répudier vos femmes ; au commencement, il n’en était pas ainsi… Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère ».

Le sujet du divorce entre chrétiens et la possibilité d’un nouveau mariage a fait couler beaucoup d’encre et des positions variées sont apparues au sein des églises qui se réclament du christianisme.

– F. Godet (théologien suisse) a dit que le droit catholique interdit le divorce même en cas d’adultère, alors que le droit protestant au contraire l’autorise, mais n’accorde la possibilité d’un nouveau mariage qu’à la partie innocente.

– La position de certaines églises évangéliques contemporaines, bien que respectueuse des enseignements de Jésus et des apôtres, va parfois beaucoup plus loin que le droit catholique ou le droit protestant en accordant, avec trop de légèreté, le divorce et le remariage entre chrétiens.

Trouvons-nous dans la Bible un enseignement clair concernant le divorce et le remariage entre chrétiens ?

Personnellement, je le crois. Nous allons donc parcourir les écrits bibliques en laissant de côté toutes interprétations subjectives (déductions et préjugés personnels), pour laisser la Parole de Dieu nous parler, en sachant qu’un texte biblique ne doit jamais être isolé des autres textes traitant du même sujet, comme Jésus l’a si bien déclaré lorsqu’il fut tenté par le diable : « il est écrit, mais il est aussi écrit ». Matthieu 4 : 7

Le fondement du mariage

Le mariage n’est pas une institution humaine (civile ou religieuse) mais une institution divine, fondée sur cette parole créatrice : « il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je lui ferai une aide semblable à lui ». Genèse 2 : 18

Ainsi, lorsque Dieu amena Eve auprès d’Adam, celui-ci reconnut en la femme celle qui était os de ses os (qui sortait de lui) et qui allait devenir, à la fois, son vis-à-vis et son aide pour atteindre ensemble l’intention divine, tant sur le plan physique, que sur le plan psychique et spirituel. Sans autre cérémonie que l’approbation du Seigneur tout-puissant, Adam prit Eve pour épouse et ce fut le premier mariage couplé de l’histoire humaine. Les deux époux dans leur état d’innocence pouvaient réaliser l’intention divine et devenir une seule chair, c’est-à-dire une entité nouvelle , capable de perpétuer à la fois l’acte créateur (engendrer des enfants) et refléter, dans la société des hommes, l’image et la gloire de Dieu. C’est pourquoi, Paul rappellera aux Corinthiens cette précieuse vérité : « l’homme (l’époux) est la gloire de Dieu et la femme (son épouse) est la gloire de son mari ». 1 Corinthiens 11 : 7

Ainsi, lorsque deux êtres s’unissent devant Dieu, que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a joint. Cette expression employée par Jésus signifie littéralement : Que l’homme ne brise pas le joug du mariage (ne prononce pas à la légère un divorce entre deux époux).

Le diable a tout gâché

Mais la chute mit un terme au projet divin pour les couples (devenir une seule chair), car la puissance du péché poussa les êtres humains à choisir plutôt la voie des plaisirs sensuels que la voie du devoir spirituel. Les hommes continuèrent à engendrer des enfants, mais ne furent plus en mesure de réaliser le projet du Seigneur, concernant le mariage couplé selon Dieu. Et après quelques années (ou siècles), toute chair fut corrompue par Satan. C’est alors que Dieu voulut détruire la race humaine, mais grâce à la foi de Noé, il lui accorda une nouvelle chance.

Mais après le déluge, la nature humaine étant ce qu’elle est, les hommes retombèrent dans les mêmes travers diaboliques et pervertirent à nouveau la voie du mariage. Dieu ayant fait la promesse de ne plus anéantir la race humaine, jugea néanmoins les incrédules et les rebelles en les livrant à leur mentalité réprouvée : « leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui contre-nature ; et de même les hommes, abandonnant l’usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs, les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritaient leurs crimes ». Romains 1 : 18/32

Le mariage au temps de Moïse

Ce n’est qu’au temps de Moïse que Dieu donna au peuple juif ses lois concernant la sainteté du mariage. Lévitique 18 : 1/30

Mais, là encore le Saint-Esprit se heurta à la dureté du cœur humain, et pour des raisons futiles et surtout par convoitise, certains époux juifs répudiaient leurs épouses et prenaient d’autres femmes en mariage. Les premières épouses n’ayant à l’époque aucun droit légal, vinrent trouver Moïse pour obtenir de lui le conseil divin. Moïse, avec l’accord de Dieu, ordonna donc aux maris de délier leurs épouses des liens du mariage, en leur accordant une lettre de divorce, leur permettant ainsi de refaire leur vie. Deutéronome 24 : 1/4

Mais la prescription de Moïse n’était qu’une tolérance temporelle et non un droit légal à divorcer (Dieu ayant horreur de la répudiation). Malachie 2 : 16

L’union conjugale dans l’Eglise

Le livre de l’Ecclésiaste dit qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, et que ce qui s’est fait hier, se refera encore demain. Ainsi, le peuple de la Nouvelle Alliance reproduisit, tout au long de l’histoire de l’Eglise, les mêmes déviances par rapport au mariage. C’est donc une erreur de penser que le baptême du Saint-Esprit place les chrétiens sous une sorte d’immunité spirituelle, leur permettant de divorcer et de se remarier sans dommage pour leur vie spirituelle. C’est en raison de tels abus que l’apôtre Paul donna à l’Eglise un enseignement très clair, concernant le maintien et la rupture du lien conjugal dans l’Eglise.

Maintien et rupture du lien conjugal entre chrétiens

Lorsque l’apôtre Paul entreprit ce travail doctrinal, il le fit pour deux raisons :

1) Tout d’abord pour éviter les impuretés

« Pour ce qui concerne les choses au sujet desquelles vous m’avez écrit, je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et que la femme agisse de même envers son mari. La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. Ne vous privez point l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence.

Je dis cela par condescendance, je n’en fais pas un ordre. Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l’un d’une manière, l’autre d’une autre. A ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu’il leur est bon de rester comme moi. Mais s’ils manquent de continence, qu’ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler ». 1 Corinthiens 7 : 1/9

a) Certains prédicateurs de l’époque apostolique donnaient au célibat une prépondérance spirituelle par rapport au mariage. Mais Paul, qui vivait lui-même en célibataire, tout comme vécut le Seigneur Jésus, précisa que personne ne peut vivre dans cet état s’il ne possède en lui-même un don divin (littéralement : un charisme de l’Esprit). 1 Corinthiens 7 : 7

Il en était de même pour le veuvage. Les veufs ou les veuves pouvaient rester dans leur état le restant de leur vie, dans la mesure où ils avaient la force spirituelle de s’abstenir de toute relation sexuelle illicite, à l’exemple d’Anne la prophétesse qui, dans son veuvage, servait Dieu nuit et jour dans le temple. Luc 2 : 36/38

Si donc un chrétien célibataire ou veuf est tourmenté par des pulsions sexuelles, sans avoir la force spirituelle de maîtriser ce feu intérieur, il doit reconnaître qu’il est plutôt appelé au mariage, car le mariage n’est pas un péché aux yeux de Dieu, tandis que les unions libres, les coucheries, les fornications et toutes sortes de relations sexuelles extraconjugales sont des péchés d’impuretés qui souillent le chrétien. C’est pourquoi « il vaut mieux se marier que de brûler ». 1 Timothée 5 : 11/12

b) Et toujours dans le but d’éviter les impuretés, Paul rappellera aux chrétiens mariés quels sont les conseils divins concernant les relations intimes.

Par le mariage, chaque époux concède à l’autre un droit sur son propre corps physique. Ainsi, les relations sexuelles dans le couple ne dépendent pas d’une direction spirituelle particulière, mais du besoin légitime de chacun dans ce domaine. L’épouse n’a donc pas à se refuser à son mari, ni le mari à priver sa femme des bienfaits des relations intimes, puisque le Créateur a déclaré l’union physique comme « très bonne », dans la mesure où cette union entre dans le cadre de sa Volonté. Genèse 1 : 31

Et si les couples chrétiens se privent pour un temps de relations intimes, ils doivent le faire d’un commun accord, pour une durée limitée et dans un but spirituel précis (se priver l’un de l’autre pour chercher une direction divine, par exemple). Ce sage conseil apostolique fermera la porte à la tentation de Satan et donc à toutes formes d’impuretés, susceptibles de souiller le couple chrétien.

2) Pour définir les limites de la liberté chrétienne

« Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile ; tout m’est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit. Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments ; et Dieu détruira l’un comme les autres.

Mais le corps n’est pas pour l’impudicité. il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa Puissance. Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ ? Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d’une prostituée ? Loin de là ! Ne savez-vous pas que celui qui s’attache à la prostituée est un seul corps avec elle ?

Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair. Mais celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. Fuyez l’impudicité. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est hors du corps ; mais celui qui se livre à l’impudicité pèche contre son propre corps.

Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint–Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous–mêmes ? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu ». 1 Corinthiens 6 : 12/20

Les impuretés sexuelles, avons-nous dit, ne concernent pas seulement les célibataires et les veufs (ou veuves), mais aussi les chrétiens mariés dans le Seigneur. C’est pourquoi, Paul rappellera aux couples chrétiens que leur liberté en Christ ne les autorise pas à divorcer et à se remarier pour n’importe quels motifs. « Fuyez (d’une manière continue) l’impureté conjugale », ordonnera-t-il aux couples mariés, car quiconque se sépare de son conjoint et contracte un autre mariage, en dehors de la règle d’exception citée par Jésus Christ – « sauf en cas d’infidélité sexuelle » -, expose sa propre personnalité à la souillure morale.

En effet le mot « infidélité », employé par Jésus et Paul (porneia en grec), englobe toute relation sexuelle illicite, comme : la prostitution, le libertinage, l’échangisme, l’inceste, l’homosexualité, l’adultère, la zoophilie, la sodomie, les relations consanguines (l’union avec de proches parents)…

La liberté évangélique, accordée à tout enfant de Dieu, ne l’autorise pas à faire des actes qui détruiraient en lui l’œuvre de Dieu, commencée dès le jour de sa conversion.

Pourquoi fuir l’impureté ? (la porneia)

« Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile ; tout m’est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit. Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments ; et Dieu détruira l’un comme l’autre. Mais le corps n’est pas pour l’impudicité (pour la porneia), il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera aussi par sa Puissance ». 1 Corinthiens 6 : 12/14

Ces paroles apostoliques nous expliquent pourquoi tous les chrétiens doivent fuir, d’une manière continue, toute forme d’impureté sexuelle, comme le fit Joseph devant les avances de Mme Potiphar. Genèse 39 : 7/10

Au temps de l’apôtre Paul, les Corinthiens pensaient que quels que soient les péchés qu’ils pouvaient commettre, ces péchés n’affectaient que leur corps physique. Et comme cet élément physique, appelé aussi « le ventre », allait un jour être détruit par la mort, ils pouvaient donc jouir librement de toutes sortes de pratiques impures, sans que cela leur soit préjudiciable. « Péchons, disaient-t-ils, car nous savons que la chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu ». 1 Corinthiens 15 : 50

Mais Paul va éclairer leurs esprits, en leur apportant une révélation dont ils ne mesuraient pas la portée. Il leur montrera que parmi tous les péchés existants, les péchés sexuels affectent un autre corps que le corps physique. Ce corps-là, caché dans les profondeurs de l’âme humaine, n’est autre que le Moi intime du chrétien, sa propre personnalité régénérée, lieu sacré de l’échange avec Dieu, siège de l’habitation du Saint-Esprit.

Ce corps intérieur, dira en son temps F. Godet, est ici l’élément permanent dans notre organisme terrestre, celui qui forme le lien entre notre corps actuel et notre corps futur. Or c’est cet élément-là, la forme essentielle de notre personnalité, qui se trouve engagé dans le vice de l’impureté.

Tous les chrétiens doivent donc savoir que par leur régénération spirituelle, le Saint-Esprit a fait de leur personnalité les membres du corps de Christ. Étant donc attachés (ou liés) au Seigneur par le baptême du Saint-Esprit, ils doivent veiller à ne pas livrer leur personnalité sainte à une quelconque impureté/porneia dont Jésus et Paul ont parlé.

Car toutes les unions sexuelles illicites créaient un lien spirituel : « Ne savez-vous pas que celui qui s’attache (ou s’unit sexuellement) à la prostituée est un seul corps avec elle ? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair. Mais celui qui s’attache (qui s’unit spirituellement) au Seigneur est avec lui un seul esprit ». 1 Corinthiens 6 : 16/17

Le péché contre le corps intérieur

« Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est hors du corps (la personnalité) ; mais celui qui se livre (continuellement) à l’impudicité pèche contre son propre corps (le temple du Saint-Esprit) ». 1 Corinthiens 6 : 18

Ce que Paul va démontrer maintenant, c’est que tous les autres péchés que les chrétiens (couples y compris) peuvent commettre n’affectent que leur corps extérieur (le corps physique). De tels péchés doivent bien entendu être confessés à Dieu (ou au prochain), pour éviter ici-bas tout jugement de la part du Seigneur qui peut affaiblir ce corps, par toutes sortes de maladies ou d’infirmités, comme cela a été rappelé à l’église de Corinthe. 1 Corinthiens 11 : 27/32

Souvenons-nous aussi des nombreux cas de guérisons où Jésus déclara : «…va et ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire ». Jean 5 : 14 8 : 11 Jacques 5 : 13/16

Mais les péchés sexuels, liés à « la porneia », ont des effets désastreux à l’intérieur même du corps intérieur, c’est-à-dire dans la personnalité du chrétien, lieu de résidence du Saint-Esprit. Cela ressort clairement par l’utilisation de la préposition grecque (eis) qui signifie « en entrant à l’intérieur de », avec le dommage que subit le corps intérieur.

Quand les chrétiens s’adonnent aux plaisirs sexuels illicites, ils ne pèchent pas seulement contre Dieu, mais contre le temple du Saint-Esprit qui est en eux. C’est pourquoi, le verbe « pécher » (hamartanô en grec) signifie littéralement : être privé de quelque chose ou plus exactement ne pas atteindre le but divin.

Si donc, de tels péchés impurs, commis par les chrétiens, ne sont pas confessés puis abandonnés, le Saint-Esprit ne pourra leur accorder la totalité de leur héritage spirituel : « Ne savez-vous pas que votre corps (votre personnalité) est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, et que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ?… Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu ». 1 Corinthiens 6 : 19/20

Beaucoup de chrétiens semblent ignorer que par le baptême du Saint-Esprit, un lien intime a été créé entre leur personnalité régénérée (le corps intérieur) et l’Esprit de Dieu, leur assurant la sanctification de leur être en vue de leur future résurrection, comme Paul l’a fait remarquer, par rapport à la résurrection de Jésus : «… Il a été déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts…». Romains 1 : 4 1 Thessaloniciens 5 : 23/24

Or, c’est justement ce lien spirituel qui est susceptible de se briser par les relations sexuelles illicites.

– C’est pourquoi, lorsque Paul entendit parler de ce chrétien incestueux présent dans l’église corinthienne, il comprit le danger dans lequel cet homme venait de pénétrer, si son péché persistait en lui. Il livra donc cet homme à Satan, non pour lui faire du mal, mais afin que son corps intérieur (son esprit) fût sauvé au jour du Seigneur. L’expression « pour la destruction de la chair » semble indiquer dans l’original grec qu’une maladie mortelle pénétra le corps physique de cet homme. 1 Corinthiens 5 : 1/5

– Souvenons-nous aussi dans quel état moral et physique se trouvait le roi David (qui avait en lui l’Esprit-Saint), après avoir pris la femme d’Urie et commis un adultère avec elle. «Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, je gémissais toute la journée ; Car nuit et jour ta main s’appesantissait sur moi, ma vigueur n’était plus que sécheresse, comme celle de l’été. Je t’ai fait connaître mon péché, je n’ai pas caché mon iniquité ; j’ai dit : j’avouerai mes transgressions à l’Eternel ! Et tu as effacé la peine de mon péché ». Psaume 32 : 3/5

Nous devons donc faire extrêmement attention à ne pas encourager les chrétiens à divorcer puis à se remarier avec légèreté. Car le Seigneur, connaissant les conséquences dramatiques qu’entrainent les impuretés sexuelles, ne permettra pas que ceux (et celles) qui lui appartiennent ne puissent obtenir la totalité de leur héritage spirituel (car nous ne possédons ici-bas que les arrhes de l’Esprit).

Il interviendra parfois d’une manière radicale, comme nous l’avons dit au sujet de l’incestueux et du roi David, afin d’arracher les croyants en état d’impureté d’une condamnation éternelle. Un chrétien reconnu comme un enfant légitime, verra son Père céleste réagir pour contrecarrer les projets de Satan. Comment pourrait-il en être autrement ? Hébreux 12 : 4/11 (voir aussi Psaume 32 : 1/5 1 Corinthiens 11 : 27/33)

Maintien et rupture du lien conjugal pour les couples chrétiens

Après avoir expliqué les conséquences que peuvent produire les impuretés sexuelles dans les profondeurs de la personnalité des chrétiens, l’apôtre Paul va établir en sept versets une doctrine très claire sur laquelle toutes les églises pourront s’appuyer, pour justifier ou non un divorce et un nouveau mariage entre enfants de Dieu. Il va donc mettre en lumière deux éventualités :

1) Les couples chrétiens unis devant Dieu

2) Les couples mixtes (un chrétien uni à un non-croyant)

« A ceux qui sont mariés, j’ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari. Si elle est séparée, qu’elle demeure sans se marier ou qu’elle se réconcilie avec son mari, et que le mari ne répudie point sa femme.

Aux autres, ce n’est pas le Seigneur, c’est moi qui dis : Si un frère a une femme non–croyante, et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il ne la répudie point ; et si une femme a un mari non–croyant, et qu’il consente à habiter avec elle, qu’elle ne répudie point son mari. Car le mari non–croyant est sanctifié par la femme, et la femme non–croyante est sanctifiée par le frère ; autrement, vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints.

Si le non–croyant se sépare, qu’il se sépare ; le frère ou la sœur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix. Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ? Seulement, que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu. C’est ainsi que je l’ordonne dans toutes les Eglises ». 1 Corinthiens 7 : 10/17

a) A ceux qui sont mariés

L’expression verbale employée par Paul est au parfait grec et désigne un état présent qui résulte d’un fait passé. Il s’agit donc ici de deux chrétiens qui ont été unis par l’Eglise, à un moment donné, et qui demeurent devant Dieu en état de mariage. La règle à suivre, si un couple chrétien est en difficulté, ne repose pas sur une révélation apostolique particulière, mais sur la règle d’exception, recommandée par Jésus dans les évangiles. Matthieu 5 : 31/32 19 : 7/12

Le couple est-il en danger par les différentes impuretés sexuelles renfermées dans le mot « infidélité » (la porneia) : « La prostitution, le libertinage, l’échangisme, l’inceste, l’homosexualité, l’adultère, la zoophilie, la sodomie, les relations consanguines (l’union avec des proches parents)… ? »

Si tel est le cas, alors oui l’union conjugale est en danger, car tous ces péchés-là sont mis sur le même plan que la mort d’un des conjoints, nous dit la Parole de Dieu. « Ainsi, une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu’il est vivant ; mais si le mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mari ». Romains 7 : 2

En donnant cette règle d’exception, Jésus ne fait pas l’apologie du divorce, comme certains le supposent, il met seulement en lumière les péchés qui sont susceptibles de détruire les liens conjugaux.

Les cas particuliers

Mais, pour ne pas tomber dans un dogmatisme détestable et intransigeant, dépourvu de compassion et d’amour, nous devons tenir compte aussi de certaines situations particulières qui peuvent être vécues par les deux conjoints.

Que faire lorsque l’un des époux vit avec un conjoint chrétien qui fuit ses responsabilités de père de famille, qui devient violent, alcoolique, joueur, coureur, paresseux, illuminé… ?

Pouvons-nous mettre de côté de telles épreuves et ne prendre en compte que « la règle d’exception », décrite par Jésus ? Non ! Loin de là, car chaque cas doit être analysé avec sagesse, compassion et tolérance.

L’apôtre Paul en qui demeurait l’esprit d’intelligence et de sagesse, entrevoit en pareil cas, la possibilité d’une séparation temporaire pour protéger à la fois l’un des conjoints, de même que les enfants nés d’une telle union.

Mais cette séparation n’est pas l’équivalent d’un divorce.

Elle est envisagée comme une protection pour faire le point avec son époux (ou son épouse), afin de chercher ensemble une solution pour sauver, si possible, le couple. Et dans leur recherche, ils peuvent faire appel à un couple pastoral ou à un serviteur de Dieu, qualifié en relations conjugales, ou encore à un médecin.

Mais pendant cette période de séparation, les deux époux chrétiens doivent demeurer sans se marier, c’est-à-dire sans avoir de relations sexuelles avec quelqu’un d’autre, car l’impureté sexuelle ouvre la porte à l’adultère, et l’adultère consommée est mise sur le même plan que la mort d’un des époux. « Si donc, du vivant de son mari, elle devient la femme d’un autre homme, elle sera appelée adultère ; mais si le mari meurt, elle est affranchie de la loi, de sorte qu’elle n’est point adultère en devenant la femme d’un autre ». Romains 7 : 3

– Mais même en cas de chute sexuelle, les époux chrétiens ne sont pas obligés de divorcer (briser le lien conjugal), si la partie innocente consent à pardonner à son conjoint. Car le pardon est une puissance de reconstruction, alors que le divorce est une puissance de destruction et d’opprobre : « celui qui commet un adultère avec une femme est dépourvu de sens, celui qui veut se perdre agit de la sorte ; il n’aura que plaie et ignominie, et son opprobre ne s’effacera point ». Proverbe 6 : 32/33 (voir aussi Deutéronome 24 : 1/5)

La Parole de Dieu encourage donc tous les chrétiens (y compris les couples) à savoir maintenir leur corps (leur personnalité régénérée) dans une parfaite sainteté morale, pour ne pas succomber à une convoitise passionnée, comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu. 1 Thessaloniciens 4 : 3/5

b) Les couples mixtes

« Aux autres, ce n’est pas le Seigneur, c’est moi qui dis : Si un frère a une femme non–croyante, et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il ne la répudie point ; et si une femme a un mari non–croyant, et qu’il consente à habiter avec elle, qu’elle ne répudie point son mari. Car le mari non–croyant est sanctifié par la femme, et la femme non–croyante est sanctifiée par le frère ; autrement, vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints ». 1 Corinthiens 7 : 12/14

Nous en arrivons maintenant à un cas particulier qui ne pouvait être traité par le Seigneur Jésus : celui des couples qui étaient unis par le mariage, avant la conversion et dont un seul est devenu chrétien et membre de l’Eglise du Christ.

Certains croyants de l’époque envisageaient de rompre leur union conjugale, pensant que leur relation n’était pas un vrai mariage aux yeux de Dieu et donc une impureté morale.

L’apôtre Paul reçut du Saint-Esprit la révélation pour aider ces couples en plein désarroi

– Il commença par leur dire qu’en acceptant l’Evangile, ils ne devaient rien changer à leur situation présente en se séparant de leur conjoint non-croyant. 1 Corinthiens 7 : 20/21

– Puis il les rassura en précisant que leur relation, au lieu d’être perçue comme impure (ou illégitime), est au contraire parfaitement acceptable aux yeux de Dieu, car la foi du mari (ou de l’épouse) chrétien(ne) place son conjoint et ses enfants dans une position de sainteté, reconnue par le Seigneur Jésus. 1 Corinthiens 7 : 14

– Enfin il expliquera aux couples mixtes que ce qui déterminera la durée de cette sainteté de position pour l’incroyant, c’est leur consentement mutuel à vivre ensemble. L’expression « consentir à demeurer avec lui » dans le grec comporte l’idée de se joindre avec son époux (ou son épouse), pour définir ensemble le nouveau mode de la vie conjugale

Le chrétien, étant lié à son Sauveur par sa foi, demandera à son conjoint non-croyant de respecter son désir de servir son Dieu, en participant aux rencontres de l’Eglise. Si le non-croyant accepte ce nouveau mode de vie, sa position de sainteté devant Dieu sera maintenue intacte. Il sera ainsi placé au bénéfice de la prière de son conjoint. 1 Pierre 3 : 1/6

Mais s’il rejette la proposition de son conjoint et souhaite rompre l’union conjugale, il devra en assumer toute la responsabilité, car c’est lui et non son conjoint chrétien qui demande la rupture du lien conjugal (le divorce).

Dans ce cas là (et seulement dans ce cas-là dit Paul), le chrétien n’est plus assujetti aux liens du mariage. Le verbe lier, (douloo) au passif, peut se comprendre de deux manières.

a) Soit le chrétien n’a plus à chercher à maintenir coûte que coûte une union vouée à l’échec, « car dit Paul que sais-tu, femme si tu sauveras ton mari ? Ou sais-tu, mari si tu sauveras ta femme ? ». 1 Corinthiens 7 : 16

b) Soit le chrétien accepte le départ de son conjoint incroyant et retrouve sa liberté (n’est plus lié ou assujetti en esclavage), et peut donc s’il le désire refaire sa vie, mais dans le Seigneur, c’est-à-dire avec un chrétien. 1 Corinthiens 7 : 15-39

 

Epilogue

Ce que nous pouvons dégager de cette étude, c’est qu’en aucune manière la Parole de Dieu ne fait l’apologie du divorce entre vrais chrétiens. Mais, le Seigneur vécut dans un corps d’homme et Il est à même de comprendre les souffrances que peuvent endurer certains couples croyants. Loin d’encourager les couples chrétiens à briser coûte que coûte le lien conjugal (ce qui leur serait préjudiciable), Il leur montre qu’en certaines situations, la séparation est préférable au divorce., et qu’en dernier recours, le divorce est une option envisageable ainsi qu’un nouveau départ dans la vie, c’est-à-dire un nouveau mariage.

Mais dans ce domaine, aucune décision ne doit être prise à la hâte ou sur un coup de tête par les couples en difficulté. Les chrétiens mariés en proie à de terribles souffrances, doivent se placer devant le Seigneur, chercher sa face, sonder les Ecritures et consulter les serviteurs de Dieu, avant d’entreprendre une démarche qui mettra fin à leur union conjugale.

C’est pourquoi les responsables d’églises et les conseillers conjugaux doivent être très prudents, lorsqu’ils parlent aux couples en détresse, afin de ne pas encourager, approuver puis bénir, au nom du Seigneur, un divorce et un remariage qui seraient en contradiction avec les instructions de Jésus et les enseignements apostoliques.

Que le Saint-Esprit vous conduise dans toute la vérité !

 

Pasteur Joël Loubiat

 

Bibliographie

– La Sainte Bible, version Louis Segond avec les commentaires de John MacArthur

– La Bible Online des Éditions Clé avec ses commentaires

– La Bible Annotée (Ancien et Nouveau Testament)

– Le commentaire de la Première Lettre aux Corinthiens de F. Godet

– Le commentaire sur la Lettre aux Romains de F. Godet

– L’encyclopédie des difficultés bibliques de l’A.T. et du N.T. de A. Kuen

– Les dictionnaires grecs de A. Bailly et de V. Magnien – M. Lacroix

– Le Divorce : Les données bibliques de John Murray

– Le Divorce, Impasse ou Dépassement ? de Jacques et Claire Poujol

– Les Conflits de Jacques et Claire Poujol

– Le Bonheur en couple. 2 livres : (Pour lui), (Pour elle) de Lysa Terkeurst

Les bienfaits de la Réforme protestante

Savez-vous que de nombreux chrétiens évangéliques ne connaissent pratiquement rien de la Réforme protestante ? Certains ignorent même que la liberté de culte dont ils jouissent aujourd’hui leur a été acquise au prix du sang des martyrs protestants.

L’ignorance de ce grand fait historique entraîne malheureusement plusieurs églises contemporaines dans un œcuménisme dangereux où, sous le couvert de la tolérance et de l’amour entre croyants, elles donnent la main d’association à des œuvres et à des mouvements dont la confession de foi est parfois aux antipodes de l’Evangile selon Jésus-Christ.

Dans cette étude, je me propose de voir avec vous :

1) Pourquoi tant de frères et sœurs sont morts en martyrs, au temps de la Réforme protestante ?

2) Quel est le merveilleux héritage que les réformateurs ont laissé à l’Eglise du Christ ?

3) Et pourquoi les églises et les chrétiens doivent faire preuve d’une grande prudence à l’appel des mouvements œcuméniques contemporains ?

L’AMORCE DE LA PERSÉCUTION

C’est en 1199, sous le pontificat d’Innocent III, que furent introduits les tribunaux ecclésiastiques pour lutter contre les mouvements chrétiens cathares et vaudois. Ce fut la période, appelée « l’Inquisition », qui fut extrêmement pénible pour tous les croyants, car elle dura environ 600 ans. L’inquisition religieuse fut donc comme la première écharde douloureuse, plantée dans le corps du Christ (l’Eglise), car elle ne venait plus des non-croyants, mais de ceux qui professaient appartenir au Christ Jésus. Malheureusement, cette écharde semble avoir disparu de la conscience évangélique contemporaine.

LA RÉFORME PROTESTANTE

Puis au XVIe siècle, Martin Luther donna naissance à la Réforme où une grande partie des pays germaniques furent enflammés par le mouvement protestant. Puis, l’Europe fut elle-même gagnée au protestantisme, sous le ministère puissant de Jean Calvin. Mais là encore, les papes qui régnaient à Rome entreprirent de détruire ce mouvement de l’Esprit, par tous les moyens. Ayant la mainmise sur les rois des nations, ils établirent des plans diaboliques, pour mettre fin à la Réforme protestante qu’ils considéraient comme hérétique.

Qui n’a jamais entendu parler du massacre de la Saint-Barthélemy où dans la nuit des 23-24 Août 1572 à Paris, 10 000 frères et sœurs en Christ (les huguenots) furent tués en un seul jour, sur la décision de la Reine de France Catherine de Médicis ? Savez-vous qu’à la suite de ce décret royal, des milliers d’autres croyants protestants furent également massacrés dans les provinces françaises ?

Le peuple chrétien a donc le droit de savoir pourquoi l’église papale s’est déchaînée de la sorte sur les réformateurs protestants, les qualifiant d’apostats et d’hérétiques dangereux, les excommuniant, les vouant à l’anathème (littéralement : à la destruction) et à la mort ?

1) Pourquoi tant de martyrs protestants ?

Une des réponses à cette question se trouve dans les prises de positions, adoptées par les réformateurs de l’époque. Pour Luther et les autres réformateurs, le système pontifical s’était éloigné du pur Evangile de la Grâce, tel que l’avaient proclamé Jésus, les apôtres et les premiers chrétiens. Des éléments corrupteurs avaient souillé le temple de Dieu et l’heure de la purification morale avait sonné. Pour les réformateurs, Rome ne prêchait plus un salut gratuit offert à la foi, mais un salut fondé sur les mérites et les œuvres humaines. Deux grandes controverses furent donc débattues entre les réformateurs et le Saint-Siège.

Le premier désaccord concernait « La doctrine de la justification par la foi »

En effet, le Saint-Siège affirmait que l’homme n’étant pas totalement dépravé aux yeux de Dieu, n’avait besoin que de la grâce de la justification pour être ramené dans les faveurs divines.

– Pour Rome, l’homme était bien un pécheur, mais un pécheur acceptable qui, pour entrer un jour au ciel, n’avait besoin que de coopérer avec la Grâce de Dieu. Cette grâce, appelée « la justification », avait donc le pouvoir de rendre le croyant progressivement plus juste aux yeux du Seigneur.

– Pour Rome, la justification était accordée au néophyte par le prêtre, lors du baptême d’eau et non sur le principe de la foi, comme l’enseigne la Bible. La justification pouvait être entretenue par les œuvres humaines. Et si par malheur, elle se perdait à la suite d’un péché mortel, elle pouvait être à nouveau retrouvée, au moyen du sacrement de pénitence.

Les réformateurs s’opposèrent donc à cette vision papale, affirmant que la doctrine de la justification enseignée par la Bible est aux antipodes de la justification enseignée par le Saint-Siège. Romains 3 : 10/28

Luther faisait ressortir que dans le dogme romain de la justification, le croyant ne possède jamais la certitude de son salut éternel puisque des messes et des prières sont prévues pour les défunts dans l’espérance qu’ils quitteront un jour le purgatoire pour entrer dans la félicité céleste.

Voilà pourquoi les réformateurs s’opposèrent à cette fausse justification la déclarant anti-biblique. Pour eux, Rome annonçait au monde un autre Evangile. Actes 15 : 1 Galates 1 : 6/10      3 : 1/5

– La seconde controverse concernait la Bible elle-même. Les réformateurs reconnaissaient la pleine suffisance des Ecritures en matière de salut, de foi, de conduite morale et de discipline, alors que Rome ajoutait aux écrits bibliques les diverses traditions de l’Eglise, les livres apocryphes, les paroles papales dites ex cathedra et le magistère de l’Eglise (ce que l’Eglise interprète et déclare être la seule vérité). Ce sujet sera analysé un peu plus loin dans cette étude.

Les réformateurs dénoncèrent aussi tous les autres dogmes du Saint-Siège comme les indulgences, les prières pour les morts et la transsubstantiation (ou le repas eucharistique) qu’ils considéraient comme un acte magique, n’ayant rien à voir avec le repas de la Cène, tel que l’enseignèrent Jésus et l’apôtre Paul. Luc 22 : 14/20 1 Corinthiens 11 : 23

Les réformateurs ne reconnaissaient pas les paroles « ex cathedra », prononcées par les papes, comme ayant la même autorité que les paroles des prophètes et des apôtres de Jésus. Le Saint-Esprit, envoyé par le Seigneur Jésus après son ascension dans la Gloire, disaient-ils, est le seul vicaire établi sur l’Eglise, selon la Sainte Parole de Dieu. Jean 14 : 15/26      16 : 5/16      Tite 3 : 5

« Le Seigneur c’est l’Esprit, dira Paul, et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » 2 Corinthiens 3 : 17

Les réformateurs dénoncèrent aussi la vénération offerte aux images et reliques et, particulièrement, le culte dédié à Marie. D’après le dogme papal, dit John Mac-Arthur, Marie est investie d’attributs divins. On la considère comme « avocate, auxiliaire, médiatrice, omnipotente, intercédant sans relâche pour les âmes, étant elle-même co-rédemptrice du salut avec son Fils … Elle est déclarée sans péchés, Immaculée Conception, élevée avec son âme et son corps dans la Gloire du ciel et exaltée par le Seigneur Lui-même comme la reine de l’univers. C’est en l’honneur de cet évènement que fut instituée la fête de l’Assomption (le 15 Août), car Marie est déclarée « La très sainte mère de Dieu »

– Mais dans la Bible, bien que Marie fût la servante du Seigneur à qui la Grâce de porter en elle le Fils de Dieu fut accordée, elle n’est jamais dépeinte comme ayant possédé quelque attribut divin. Lors des noces de Cana, elle sollicita Jésus pour faire un miracle, prouvant qu’elle ne pouvait rien faire par elle-même. Et aucun texte du Nouveau Testament ne rapporte un seul fait miraculeux, accompli par la mère du Sauveur. Les Evangiles parlent d’elle comme d’une femme ordinaire, ayant épousé Joseph, mère de plusieurs autres enfants, empreinte d’une grande piété et d’une grande foi, ayant besoin comme tous les êtres humains d’un Sauveur.

Lorsqu’elle se présenta devant Elisabeth sa parente, elle dira dans son merveilleux cantique « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur… » Si donc Marie ressentait le besoin d’un Sauveur, c’est qu’elle avait conscience de sa nature pécheresse et du désir d’être purifiée de tous ses péchés, ce qui met un terme au dogme de l’Immaculée Conception. Luc 1 : 46

– Après la mort de Jésus, nous voyons Marie attachée au groupe des disciples, baptisée du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte. Marie fut certainement attachée à l’église de Jérusalem, comme un membre actif et fidèle.

Mais rien dans les Saintes Ecritures ne nous autorise à prier, à vénérer ou à adorer Marie la mère de Jésus.

D’ailleurs, comment une telle adoration aurait-elle été permise par les apôtres, sachant que les anges, les plus élevés en gloire dans le royaume des cieux, n’acceptent aucune forme de vénération pour eux-mêmes ? Matthieu 12 : 48 Actes 1 : 12/14 Apocalypse 19 : 10 22 : 8/9

– Pour justifier les attaques des réformateurs, Rome déclara faire une différence entre le culte de « Latrie » (la véritable adoration offerte à Dieu) et le culte de « Dolie » (la vénération réservée aux saints et aux reliques). Mais dans les faits, personne ne peut nier que Marie reçoit dans l’Eglise Romaine une véritable adoration, au même titre que Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

Pourquoi les chrétiens doivent-ils fuir l’idolâtrie religieuse ?

Parce que la vénération adressée à une personne ou à une image est définie comme un grave péché qui provoque la jalousie du Seigneur, sa désapprobation et son jugement. Souvenons-nous de l’histoire du prophète Balaam qui donna au roi Balak le secret pour que Dieu se détourne de son peuple. Il lui suggéra tout simplement d’inciter les hommes d’Israël à épouser des femmes païennes, car en faisant cela ils adopteraient en même temps leurs pratiques idolâtres et ainsi le peuple de Dieu ne serait plus sous la protection du Très-Haut. Nombres 22 à 25 : 3 31 : 8-16

La doctrine de Balaam est dans la Bible la doctrine des faux docteurs qui encouragent l’idolâtrie religieuse.

Mais ce qu’il nous faut savoir, c’est que tout acte religieux met le croyant en communication avec le monde spirituel, exerçant sur lui une influence, soit en bien soit en mal, dit F. Godet, « la sainte Cène met le chrétien sous l’action du Christ ; le sacrifice juif met l’Israélite en contact avec l’autel de Dieu ; et le repas des sacrifices païens met l’homme sous l’influence des démons dont l’artifice a donné naissance à l’idolâtrie ». 1 Corinthiens 10 : 14/22

C’est pourquoi l’apôtre Paul en disant aux Athéniens « je vous trouve à tous égards extrêmement religieux », ne loue pas leur comportement idolâtre, car l’expression grecque qu’il utilise (deisidaimonesteros) va beaucoup plus loin que la superstition religieuse. Elle désigne un culte offert aux puissances célestes appelées dans l’antiquité « dieux ou démons ». Il leur demandera donc de se repentir devant Dieu de leur idolâtrie religieuse, de croire en Jésus pour la purification d’un tel péché et de mettre un terme à toute forme d’idolâtrie. Actes 17 : 16-22/34      1 Corinthiens 10 : 14/22        2 Pierre 2 : 15 Jude 11 : 1      Jean 5 : 21      Apocalypse 2 : 14

Bernard Gilliéron dans son dictionnaire biblique dit que la foi chrétienne exige la rupture avec toute idole. « On raconte comment vous vous êtes convertis à Dieu en vous détournant des idoles pour servir le Dieu vivant et vrai ». 1 Thessaloniciens 1 : 9

Les réformateurs dénoncèrent aussi le sacrifice de la messe. Luther, ayant été un prêtre au service de la papauté, savait parfaitement la signification de ce sacrifice qu’il considérait comme inutile, car en désaccord avec l’enseignement de la Bible qui affirme non seulement que le Christ est mort une fois pour toutes et pour toujours pour les péchés des hommes, mais aussi que son sacerdoce n’est pas transmissible. « C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés une fois pour toutes … Lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu. Mais lui (Jésus), parce qu’il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n’est pas transmissible ». Hébreux 7 : 24        10 : 10/12

Pour les réformateurs, le sacrifice de la messe n’avait donc aucune raison d’être, tout comme l’adoration de l’hostie qui, à leurs yeux, était une pure idolâtrie religieuse. Luc 4 : 8

C’est pourquoi le Saint-Siège lors du Concile de Trent (1545/1563) reconnaîtra digne d’anathème (voué à la malédiction et au feu divin) quiconque ne se prosterne pas devant la sainte hostie, lors du sacrifice de la messe.

Le portail d’Internet « wikipédia » offre une lecture détaillée des textes du Concile de Trente.

Lorsque les réformateurs affirmèrent leur foi dans le Christ et dans la Sainte Parole de Dieu, dénonçant ouvertement les dogmes du Saint-Siège, une haine meurtrière se déclencha contre eux et dura plusieurs siècles.

UN SECOND CONCILE

Ce n’est qu’en 1959 sous le pontificat de Jean XXIII qu’un nouveau Concile appelé « Vatican II » vit le jour. Ce Concile débuta en Octobre 1962 et se termina en 1965 après avoir réuni quatre sessions extraordinaires. Des modifications profondes virent le jour comme :

– La messe pouvait être dite dans la langue du pays et non plus exclusivement en latin.

– Une ouverture et un rapprochement vers les autres religions furent recommandés. Ce fut le départ du mouvement œcuménique.

– L’abstinence du vendredi fut abolie

– Et on encouragea les laïcs à lire la Bible pour leur édification personnelle.

Le Saint-Esprit se servit de cette réforme positive concernant la lecture de la Bible pour amener à Jésus une foule de croyants ayant soif de vérité.

Mais ce second Concile n’a rien changé sur le plan doctrinal défendu par le Saint-Siège. Rome demeure toujours ferme sur les positions prises en 1545, lors du Concile de Trente, Concile qui vit le jour pour s’opposer aux thèses défendues par les réformateurs.

Le Saint-Siège considère encore aujourd’hui les évangéliques, issus de la Réforme, comme des frères égarés qu’il faut ramener à tout prix sous l’autorité pontificale.

2) Les bienfaits de la Réforme protestante

Parmi toutes les doctrines qui furent redéfinies par les réformateurs, il y en a deux qui sont comme les piliers sur lesquels repose l’authentique christianisme biblique.

CES DEUX PILIERS SONT :

a) La pleine suffisance de la Bible comme Parole de Dieu.

b) La doctrine de la justification par la foi seule.

Nous pouvons dire que les réformateurs redonnèrent à l’Eglise du Christ ses lettres de noblesse.

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Je recommande à nos lecteurs les très bons ouvrages suivants qui m’ont été utiles dans la préparation de cette étude sur la réforme protestante.

– Encyclopédie des difficultés bibliques de A. Kuen

Spiritualité en crise de John Mac-Arthur

– La foi évangélique de John Stott

– La foi charismatique de Florent Varak

– Les deux Babylones d’Alexandre Hislop qui est également un livre utile pour ceux qui veulent approfondir leurs connaissances sur les fêtes religieuses adoptées par le calendrier romain.

LA PLEINE SUFFISANCE DES ÉCRITURES

Les réformateurs de l’époque insistèrent moins sur l’infaillibilité de la Bible que sur sa pleine suffisance en matière de salut, de foi, de conduite morale et de discipline. C’est justement contre la doctrine luthérienne de « L’écriture seule », dit John MacArthur, que s’élevèrent les papistes. Luther pensait que tout ce qui est affirmé en dehors des Ecritures ou de la révélation non avérée, peut faire l’objet d’une opinion, mais ne doit pas nécessairement être cru.

Le Saint-Siège a rejeté catégoriquement ce principe et le rejette toujours encore aujourd’hui.

Pour Rome « La Parole de Dieu » englobe non seulement la Bible, mais aussi les livres apocryphes, le magistère de l’Eglise (l’autorité que détient l’Eglise en matière d’enseignement et d’interprétation), les déclarations ex cathedra des papes et un ensemble indéfini de traditions ecclésiastiques.

– Les livres apocryphes appelés « deutérocanoniques » furent ajoutés à la Bible en 1546 par le Saint-Siège, quelques 29 ans après que Luther eut protesté contre la doctrine du purgatoire et des indulgences.

– En affirmant la pleine suffisance de la Bible, les réformateurs mirent en lumière une grave hérésie adoptée par le Saint-Siège. En effet, pour Rome, c’est l’Eglise avec la hiérarchie ecclésiastique qui définit ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas ; ce qu’il faut enseigner et ce qu’il faut rejeter ; ce qu’il faut croire ou ne pas croire, faisant ainsi de l’Eglise une autorité supérieure aux Saintes Ecritures. Nous comprenons pourquoi Rome a interdit la lecture de la Bible à ses fidèles, pendant de nombreux siècles, interdiction qui fut levée lors du concile « Vatican II » en 1965.

La Réforme a donc remis de l’ordre dans ce désordre théologique en réaffirmant que tout credo, toute décision, toute doctrine et jusqu’au fonctionnement même des communautés chrétiennes doivent être jugés par les Ecritures Saintes inspirées de Dieu « Car toute l’écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre.» 2 Timothée 3 : 16

Si Rome avait suivi le sage conseil de l’apôtre Paul d’analyser à la lumière des écrits bibliques, toutes inspirations, visions ou révélations des mystiques de l’époque, de nombreuses hérésies auraient été écartées. « Je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales, au préjudice de l’enseignement que vous avez reçu. Eloignez–vous d’eux. Car de tels hommes ne servent point Christ notre Seigneur, mais leur propre ventre ; et, par des paroles douces et flatteuses, ils séduisent les cœurs des simples. » « N’éteignez pas l’Esprit. Ne méprisez pas les prophéties. Mais examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon ; abstenez vous de toute espèce de mal » Romains 16 : 16/18        1 Thessaloniciens 5 : 19/22

LA JUSTIFICATION PAR LA FOI SEULE

Si donc la Réforme protestante a remis le pilier de la Parole de Dieu à sa place, montrant qu’il existe une vérité objective (qui est au-dessus de la pensée humaine) à laquelle l’homme doit se soumettre avec humilité. Elle a aussi redonné à l’Eglise son second pilier, en redéfinissant la doctrine de la justification, telle que l’ont enseignée Jésus et les apôtres.

Pour les réformateurs, une bonne compréhension de la justification était la base d’un authentique christianisme.

Luther et les réformateurs insistèrent donc sur une définition correcte de la justification. Ils réaffirmèrent que Dieu justifie gratuitement le pécheur (ou l’impie), lorsque celui-ci place toute sa confiance (sa foi) dans l’œuvre expiatoire de Jésus, sans le concours d’un prêtre ni des mérites personnels, ni même des bonnes oeuvres. Et c’est justement, pour avoir redéfini cette doctrine de la justification par la foi que les papistes persécutèrent, avec une haine meurtrière, les protestants de l’époque. En redéfinissant la doctrine de la justification, les réformateurs démontrèrent que la foi romaine et la foi évangélique ne sont pas identiques. L’une s’appuyant sur les mérites et les œuvres humaines et l’autre s’appuyant sur les mérites et l’œuvre unique de Jésus-Christ, mort en Croix et ressuscité le troisième jour. Romains 3 : 19/26       10 : 11/17

LA JUSTIFICATION VUE PAR LES RÉFORMATEURS

Luther se plaisait à dire au sujet de la justification : elle est l’article par lequel l’Eglise tient ou tombe (John MacArthur). Le conflit portait donc sur la nature même de la justification.

Etait-elle un acte divin unique et instantané ou bien un processus qui dure toute la vie comme l’affirmait le Saint-Siège ?

F. Godet dans son commentaire sur la lettre de Paul aux Romains montrera que les mots « justification et justifier » ne signifient jamais dans le grec classique et contemporain « rendre quelqu’un juste intérieurement », mais seulement le « déclarer comme juste ». C’est donc sur cette signification du mot « justifier » que les réformateurs ont redéfini la véritable notion de la justification.

D’ailleurs lorsque Paul déclare « Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ… A plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés de la colère », il emploie pour exprimer la justification du croyant, des verbes au passé et non au présent de continuité, pour bien montrer que la justification accordée par Dieu n’est pas un acte qui rend progressivement le chrétien plus juste, comme l’affirme Rome, mais seulement, qui le déclare instantanément comme un juste (comme quelqu’un qui n’aurait jamais transgressé un seul commandement de la loi divine).

La Justification selon la Bible est donc un acte juridique (une réhabilitation), prononcé par Dieu lui-même sur celui qui croit en l’œuvre expiatoire de son Fils Jésus.

F. Godet dira aussi : « L’expérience prouve d’ailleurs qu’une vie chrétienne, complètement saine, ne peut naître et une sanctification, radicale du cœur, ne peut se produire que lorsque le MOI orgueilleux de l’homme a consenti à s’anéantir, en acceptant de Dieu la justice imputée… »

Le pécheur qui se reconnaît comme tel devant Dieu (dont le Moi orgueilleux abdique au pied de la Croix) et qui croit à l’expiation accomplie pour lui, dans le sang de Jésus versé pour lui, est déclaré instantanément comme un juste devant la loi divine.

– Cette justification ne lui est pas attribuée, parce qu’il possède en lui quelque chose qui le rend agréable à Dieu, ou bien parce qu’il a reçu la bénédiction d’un prêtre ou même en raison d’œuvres bonnes qu’il aurait pu accomplir. Non ! Si le pécheur est ainsi justifié devant Dieu, c’est uniquement en raison des mérites de Jésus-Christ, son Sauveur. « Celui qui n’a point connu le péché, Il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en Lui, justice de Dieu. » 2 Corinthiens 5 : 21 Ephésiens 2 : 8/9

Rome affirme toujours le contraire, déclarant que la justification est un processus qui dure toute la vie et rend le pécheur plus juste aux yeux de Dieu. Ceux qui acceptent cette fausse notion de la justification, ne peuvent posséder la certitude du pardon divin. Et n’ayant pas l’assurance de la purification de leurs péchés, ils sont incapables d’exprimer oralement le bonheur de l’homme, justifié gratuitement par la grâce de Dieu, comme le fit le Roi David, lui qui commit de nombreux péchés. Romains 4 : 6/8

AUTRES EXEMPLES BIBLIQUES

a) Voici ce que déclarait Moïse : « Abraham crut à Dieu et cela lui fut imputé à (compté comme) justice ». Genèse 15 : 6

La justification qui fut accordée à Abraham ne fut pas une œuvre progressive comme l’affirme le Saint-Siège, mais un acte juridique de Dieu, une réhabilitation instantanée et non renouvelable dans la vie du grand Patriarche. Romains 4 : 1/5

b) Le publicain qui se frappait la poitrine en disant, « Sois apaisé envers moi qui suis un pécheur », retourna dans sa maison, justifié, dit Jésus, sans qu’il ait accompli une seule œuvre. Sa justification lui fut accordée, instantanément et durablement en raison de sa foi, sans que cet homme ait mérité quoi que ce soit pour l’acquérir. Luc 18 : 9/14

c) Le brigand sur la Croix était-il agréable à Dieu et avait-il mérité le paradis ? Non ! Il était un brigand expiant ses crimes envers la société, mais il fut néanmoins justifié instantanément et durablement de tout son horrible passé, lorsqu’il plaça sa confiance en ce Jésus qui subissait sur la Croix le prix de ses méfaits et de sa justification. Luc 23 : 39/43

La vie éternelle n’est pas un don que Dieu promet d’accorder aux hommes après leur mort. Elle est un cadeau gratuit que tous les hommes peuvent recevoir, dès l’instant où à l’écoute de l’Evangile, ils abdiquent au pied de la Croix du Christ et placent leur confiance dans les mérites de Jésus, mort et ressuscité pour eux. 1 Corinthiens 15 : 1/4

« Celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m’a envoyé a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. » Jean 5 : 24

« Dieu nous a donné la vie éternelle et cette vie est en son Fils. Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le fils de Dieu n’a pas la vie. Cela, je vous l’ai écrit, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du fils de Dieu ». 1 Jean 5 : 10/13

Par définition, la vie éternelle ne peut être perdue, dit John Mac-Arthur. Celui qui l’a possède dès ici-bas, l’a conserve jusque après sa mort. Cette assurance-là n’existe pas dans le dogme romain, d’où la multitude des messes en faveur des défunts, pour les arracher d’un hypothétique purgatoire.

Pourquoi la justification est-elle un acte instantané et non une œuvre progressive?

Parce que la justification étant un acte juridique, elle traite de la position de l’homme devant la loi divine. La loi, en effet, déclare qu’il n’y a pas un juste, pas même un seul et que tous les hommes ont péché et sont privés de la Gloire de Dieu. Si Dieu n’était pas intervenu dans l’histoire des hommes, ils auraient tous été éternellement séparés de Lui, ce que l’Ecriture appelle « la seconde mort ». Apocalypse 20 : 6-14/15         21 : 7/8

– Il n’y a donc rien en l’homme qui lui permette d’être agréable à Dieu et d’incliner ses faveurs à son égard. Le prix exigé par la loi divine pour qu’un être déchu soit acceptable aux yeux de Dieu, c’est la constatation de la mort du pécheur, par l’effusion de son propre sang. Romains 3 : 10/18

« Sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon possible »

Cette exigence de la loi de Dieu, les Israélites la connaissaient très bien puisqu’elle était l’élément central du culte lévitique. Mais l’expiation par le sang était encore plus explicite quand un Israélite pécheur venait offrir à Dieu un sacrifice pour prix de son pardon. Ce jour-là, il devait poser ses mains sur un animal innocent et confesser sur lui tous ses péchés. Puis il devait égorger lui-même la pauvre bête, comme étant son substitut, pour le pardon de ses péchés. Lévitique 4 : 24/33 16 : 21 N ombres 5 :7 Hébreux 9 : 11/15

Que voulait faire comprendre le Seigneur par cette lugubre cérémonie, dit F. Godet?

« Il voulait faire comprendre que le péché aboutit à la mort, à celle de la victime, en cas de pardon, à celle du pécheur, si le pardon n’intervient pas… sans constatation par une mort sanglante de la mort sanglante qu’a mérité le pécheur, il n’y a pas de pardon saint, et par conséquent pas de pardon du tout. Ce principe explique les sacrifices imparfaits et multipliés de l’Ancienne Alliance et le sacrifice parfait de la Nouvelle Alliance » Genèse 4 : 1/10      Jean 3 : 14/16

Les réformateurs démontrèrent donc que le sacrifice de Jésus sur la Croix ne fut pas seulement une démonstration d’Amour de la part de Dieu, mais également une démonstration de Justice. La mort sanglante de Jésus démontre ce que la loi divine était en droit d’exiger de tous les pécheurs (le prix de leur pardon par l’effusion de leur propre sang). Romains 3 : 25/26 Hébreux 9 : 22

C’est pour satisfaire la loi divine offensée que Jésus-Christ accepta de s’offrir, comme un « sacrifice parfait ». Sa mort sur le bois infâme du Calvaire ne fut pas une erreur, comme l’affirment certains. Bien qu’il fût condamné par Ponce Pilate et par les chefs religieux de son époque, sa mort était programmée dans le plan de Dieu, pour le salut des hommes.

Jésus fut livré par Dieu, comme seul moyen de satisfaire sa loi et pour apaiser sa colère. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné (littéralement : abandonné ou livré) son fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle ». « Lui qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec Lui ? ». Jean 3 : 16       Romains 8 : 32

F. Godet ajoutera: « la Croix est le gage du jugement, l’avertissement donné au pécheur impénitent, de ce qui l’attend. Sans elle le jugement serait pour le monde une surprise. Quiconque refuse de chercher dans la mort de Christ son pardon, doit y voir le prélude de son jugement ».

LES FRUITS IMMÉDIATS DE LA JUSTIFICATION

– C’est d’abord une réhabilitation prononcée par Dieu sur le pécheur repentant, le déclarant comme juste, c’est-à-dire comme s’il n’avait jamais transgressé un seul commandement de la loi divine. Romains 3 : 22/24

– Ensuite c’est le pardon inconditionnel et durable de tous ses péchés passés. La purification de tout le mal commis. L’absolution totale et définitive de son ancienne vie égoïste, vécue loin de Dieu. 1 Pierre 1 : 19   1 Jean 1 : 7

– Puis c’est la délivrance de toutes culpabilités, condamnations et accusations diaboliques. Le chrétien pécheur qui, avant sa conversion, était considéré comme ennemi de Dieu, est désormais son ami et son compagnon d’œuvre (ou un ouvrier partenaire). Romains 8 : 1-31/39 1 Corinthiens 3 : 9

– C’est aussi la garantie, pour le chrétien justifié, qu’il sera enlevé un jour avec l’ensemble de l’Eglise, dans la Gloire éternelle, sans subir la colère divine qui doit venir sur le monde rebelle et incrédule. 1 Thessaloniciens 5 : 9

– Mais la gloire de l’Evangile qui découle de la justification, c’est le don du Saint-Esprit que Dieu accorde au chrétien justifié par le moyen duquel, Il infuse dans son âme une vie nouvelle et intarissable, celle de son propre Fils. Cette œuvre de régénération spirituelle et morale dont Jésus a fait référence dans son discours avec Nicodème, le docteur de la loi juive, est appelée « la nouvelle naissance ». Jean 3 : 1/16   Romains 5 : 5       Tite 3 : 5

Les réformateurs redéfinirent donc les deux grâces liées au salut divin. « La justification et la sanctification », telles que les apôtres l’avaient prêchées. « Jésus a été fait pour nous sagesse, justice, sainteté et rédemption » 1 Corinthiens 1 : 30        6 : 11

– La première étant une déclaration de Justice, accordée par Dieu une fois pour toutes et pour toujours, ne pouvant ni se perdre, ni être entretenue par les bonnes œuvres.

– Tandis que la seconde est une œuvre de l’Esprit-Saint qui change la nature morale du chrétien justifié, le transformant progressivement à l’image du Fils de Dieu. 2 Corinthiens 3 : 15/18  Tite 3 : 5   1 Thessaloniciens 5 : 23/24

C’est la présence du Saint-Esprit dans l’âme du chrétien qui est pour Lui, le gage de sa résurrection future et de son entrée dans la Gloire éternelle. Bien plus dira l’apôtre Paul, l’Esprit procure une assurance inébranlable que rien, ni personne, ne pourra le séparer de l’Amour de son Père éternel. « Ni les difficultés de la vie présentes, ni les persécutions, ni les maladies, ni même les oppositions démoniaques… » Romains 8 : 15/17      2 Corinthiens 3 : 18     1 Thessaloniciens 5 : 23/24

Un chrétien baptisé du Saint-Esprit est devenu une habitation de Dieu en esprit, un temple saint dans lequel se répand une puissance spirituelle (dunamis en grec) c’est à dire une force qui le rend capable d’être maintenant ce qu’il ne pouvait être auparavant c’est-à-dire un témoin du Seigneur en paroles et en actes. Actes 1 : 6/8 1 Corinthiens 6 : 10/20 12 : 13 Ephésiens 4 : 17/24 Colossiens 3 : 1/17 1 Thessaloniciens 4 : 1/8 5 : 23/24 1 Pierre 1 : 13/25 1 Jean 2 : 28/29 3 : 1/10

– Rome en affirmant que la justification est une Grâce qui vient coopérer avec le croyant, en vue de son salut éternel, a créé une incertitude dans le cœur des fidèles, quant à l’assurance future. En effet, si la vie éternelle dépend de la persévérance de l’homme à coopérer avec la grâce de Dieu, comme l’homme est un être faible, fragile et faillible, il ne peut jamais être certain qu’il tiendra jusqu’au bout. Pour se maintenir dans les faveurs divines, le croyant romain a donc constamment recours au sacerdoce des prêtres et aux divers sacrements de l’église papale.

Les réformateurs, en mettant en lumière les deux dons divins du salut (la justice et la sainteté), attirèrent au Christ une foule de personnes pauvres, démunies et esclaves de Satan. Mais de telles personnes, en adhérant à la foi évangélique, ne furent jamais dans l’incertitude, quant à leur salut éternel, car elles savaient que leur justification reçue par pure Grâce, leur serait conservée jusque dans l’éternité. « Or si c’est par grâce, ce n’est plus par les œuvres ; autrement la grâce n’est plus une grâceCar c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient point de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie… » Romains 11 : 6 Ephésiens 2 : 8/9

Nous ne serons pas davantage justifiés le jour de notre mort que le jour de notre conversion, a dit John Stott. La seule réponse correcte à la question : « Que dois-je faire pour être sauvé ? » est celle que donne La Bible : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé », dit John MacArthur. Actes 16 : 31         1 Corinthiens 15 : 1/4

UN SALUT PRODUISANT DES FRUITS

Mais les réformateurs prirent soin de clarifier un point très important, concernant la doctrine de la justification gratuite. Car nombreux furent les opposants qui les accusèrent d’encourager le laxisme et l’immoralité, en déclarant qu’un chrétien est éternellement en sécurité par sa foi en l’œuvre de Jésus. Les réformateurs précisèrent donc, avec une grande clarté, qu’un authentique chrétien justifié, ayant reçu en lui l’Esprit de la Grâce, ne peut continuer à vivre comme avant sa conversion à Dieu. Ayant en lui une vie nouvelle, il a le devoir de démontrer l’authenticité de sa foi, en produisant des fruits moraux, attestant sa vraie repentance ; « produisez des fruits dignes de la repentance. » Matthieu 3 : 8 Luc 3 : 8 Ephésiens 4 : 17/24

Car si la justification gratuite, reçue par la foi, garantit le pardon et la vie éternelle, elle ne justifie pas pour autant une vie désordonnée et impure. « Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Loin de là ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? » Romains 6 : 1/2

Le chrétien repentant ne se détourne pas seulement du mal moral, mais il embrasse le bien moral selon Dieu, car il sait que le jour vient où le Seigneur rendra à chacun selon ses œuvres morales, « car il nous faut tous comparaître devant le Tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps ». Matthieu 25 : 32    Romains 2 : 5/6 6 : 1/4 – 15/23     14 : 10/12     1 Corinthiens 3 : 8     Galates 6 : 5     1 Thessaloniciens 1 : 10       2 Thessaloniciens 1 : 8 Apocalypse 2 : 23     22 : 11/16

Les réformateurs en redéfinissant les fondements de la foi évangélique, démontrèrent que dans le salut divin, il y a deux faits importants : le sang de Jésus et la vie de Jésus glorifié. « A plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par Lui de la colère. Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par Sa vie ». Romains 5 : 9/10   Galates 5 : 16/26

– Le sang de Jésus, versé sur la Croix est pour l’expiation des péchés et la justification du pécheur repentant.

– Alors que la vie de Jésus glorifiée qui lui est infusée par le Saint-Esprit dans son âme, lui est accordée pour changer sa propre nature morale et faire de lui une nouvelle créature. Tite 3 : 5

Donc ceux qui déclarent être d’authentiques chrétiens, ne peuvent continuer à vivre comme ils le faisaient avant leur conversion à Dieu. 1 Corinthiens 5 : 1/13 Ephésiens 4 : 17/24

« Quiconque est né de Dieu ne pratique pas (d’une manière habituelle) le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui ; et il ne peut pécher, parce qu’il est né de Dieu. C’est par là que se font reconnaître les enfants de Dieu et les enfants du diable » 1 Jean 3 : 4/10

Voilà la différence fondamentale qui existe entre les religions des hommes et le message du Christ.

3) Le peuple chrétien et l’œcuménisme contemporain

La question qu’il nous reste à traiter et de savoir comment le peuple chrétien doit réagir, lorsque des groupes ou des communautés se réclamant du christianisme l’invitent à une association œcuménique ?

– A-t-il le droit de s’investir au nom de l’amour ou sous le couvert de la tolérance chrétienne, sans tenir compte de la confession de foi de chacun ?

– A-t-il le droit de rechercher à tout prix l’unité, au détriment des vérités pour lesquelles tant de réformateurs sont morts ?

Avant de répondre à ces questions, nous devons tenir compte de certains passages bibliques.

a) Jésus a prévenu son peuple qu’il y aurait entre son départ pour le ciel et son retour en Gloire, une multitude de faux prophètes et de faux docteurs et qu’en raison de ce danger, les chrétiens doivent être très prudents, avant de s’engager dans une association œcuménique. Ce qu’Il prévoyait pour son Eglise dans le futur, Il commença par l’imposer à ses disciples lorsque Il était avec eux. C’est pourquoi, Il leur demanda de se garder du levain des Pharisiens. Pourtant le parti des Pharisiens prêchait dans la chair de Moïse et au sein du véritable peuple de Dieu. Mais, ce parti religieux avait édulcoré et falsifié, au fil du temps, les paroles de Moïse et des prophètes. Il était donc impossible pour Jésus de créer une unité oecuménique avec un tel groupe religieux, même s’il parlait de la Bible, du Messie, des prophètes ou du Saint-Esprit.

POURQUOI UNE POSITION AUSSI TRANCHÉE ?

Parce que les Pharisiens religieux, refusant de se repentir et de croire en Jésus comme leur Sauveur, n’avaient pas reçu en eux l’Esprit-Saint. Ils étaient intellectuellement pieux, mais spirituellement non reconstruits. N’ayant pas expérimenté la nouvelle naissance spirituelle, ils ne pouvaient se mélanger aux vrais disciples du Seigneur, car une telle association aurait été disparate, illogique et dangereuse. Paul le dira très clairement « l’homme animal (qui n’a en lui que le souffle de la vie naturelle) ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, car c’est spirituellement qu’on en juge. » 1 Corinthiens 2 : 14

– Mais il y a une autre raison qui poussa Jésus à adopter une position aussi tranchée. Dans une petite parabole, le Seigneur semble nous indiquer, que ceux qui ne se positionnent pas clairement pour Lui, retourneront tôt ou tard dans la religion de leurs pères « Car après avoir goûté le vin nouveau de l’Evangile (ceux qui ne se décident pas pour Dieu), finiront tôt ou tard par revenir au vieux vin de leurs anciennes traditions religieuses » Matthieu 16 : 5/12 Luc 5 : 37/39

b) Paul, lui aussi, demandera aux chrétiens romains d’avoir les yeux ouverts sur ceux qui créaient des divisions et des scandales, au préjudice de l’enseignement évangélique reçu. Là encore, le saint apôtre appelait les chrétiens à la prudence, afin de ne pas se jeter à corps perdu dans un faux œcuménisme. Romains 16 : 17/20

Est-il raisonnable d’encourager des personnes touchées par la Grâce divine, lors d’un partage ou d’une rencontre d’évangélisation, à retourner dans leur ancienne religion idolâtre, alors que la Parole de Dieu déclare ouvertement : « Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger… ? » 2 Corinthiens 6 : 14

Les infidèles ne sont pas une race particulière parmi les nations. Non ! Ce sont tous ceux qui refusent de croire au témoignage que Dieu a rendu, concernant son Fils, l’unique Sauveur du monde et le Messie d’Israël. « Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés ». Actes 4 : 12      1 Timothée 2 : 3-8

Les infidèles sont aussi ceux qui préfèrent les ténèbres qui règnent dans le monde, à la lumière de l’Evangile, qui acceptent un autre Evangile, persistent dans l’idolâtrie religieuse, sont attachés à toutes les formes d’occultismes et rejettent l’autorité des enseignements apostoliques. Deutéronome 18 : 9/14 Lévitique 18 : 21 20 : 27 1 Samuel 28 : 7 1 Thessaloniciens 2 : 13

La seule attitude à adopter, en face de personnes classées comme infidèles, est la suivante : « Sortez du milieu d’eux et séparez vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur, et Je vous accueillerai, Je serai pour vous un Père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur Tout-Puissant ». 2 Corinthiens 6 : 14/18

Exemple d’un faux œcuménisme

L’émission de télévision appelée « Les chemins de la foi », diffusée par la télévision française, est un exemple typique d’un mauvais œcuménisme, puisque les religions bouddhiste, musulmane, juive et chrétienne sont présentées comme étant divers chemins de la foi conduisant à Dieu ?

Si nous sommes respectueux de la Gloire du Seigneur Jésus, nous ne pouvons faire autrement que de nous démarquer devant ce faux œcuménisme religieux, car le Seigneur n’a-t-il pas déclaré : Je suis le seul chemin (qui mène à Dieu), la seule vérité (qui éclaire l’esprit des hommes) et la seule vie (éternelle) mettant ainsi un terme à toutes les formes de religions humaines ?

Il est certain que les chrétiens ou les églises qui, aujourd’hui, donnent la main d’association à des mouvements religieux, dont la confession de foi est aux antipodes des doctrines apostoliques, le font pour la plupart par ignorance ; d’autres par compromis sentimental ; d’autres encore pour une gloire humaine. Mais dans tous les cas, une telle association n’a rien de spirituel. Jean 14 : 6

c) En avertissant les anciens (littéralement : les surveillants évêques des divers troupeaux du Seigneur), Paul souhaitait en fait que tous les pasteurs protègent les chrétiens, à la fois des loups ravisseurs (des mauvais ouvriers), mais aussi des alliances œcuméniques dangereuses. Actes 20 : 25/38

Pourquoi cet appel à la méfiance ?

Tout simplement parce qu’il existe un Evangile corrompu venant de Satan lui-même, annonçant un autre Jésus et communiquant à ceux qui y adhèrent, un autre esprit. Quelques chrétiens, Corinthiens et Galates, avaient été pris dans les filets d’un œcuménisme dangereux, sous l’égide de faux prédicateurs. Galates 3 : 1/4     2 Corinthiens 11 : 1/4-13/15

C’est peut être pour cela que Jude a demandé à l’Eglise du Christ de combattre (littéralement : de faire la guerre), pour conserver la foi transmise aux saints, une fois pour toutes et pour toujours, car les doctrines apostoliques commençaient, déjà à son époque, par être dénaturées et perverties par les ministres de Satan. Qu’en est-il aujourd’hui après deux mille ans de christianisme ? Galates 1 : 6/10

Ainsi l’unité avec d’autres œuvres ne peut se faire au détriment des vérités révélées dans la Bible.

d) Et que dire encore de l’avertissement très clair rapporté par l’apôtre Jean vers la fin de sa vie ? « Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu ; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils. Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas : Salut ! Car celui qui lui dit : Salut ! Participe à ses mauvaises œuvres. » 2 Jean 8/11

Pour le saint apôtre, il ne pouvait y avoir d’association œcuménique avec des groupes ou des communautés qui ne prêchaient pas le même Evangile que lui. Remarquez qu’il n’encourage pas les chrétiens et les responsables d’églises à discuter, même à prier avec ces gens-là, mais plutôt à les fuir comme la peste, en leur refusant l’accès de votre maison et en ne leur donnant, sous aucun prétexte, la main d’association.

Si Jean a été aussi catégorique, c’est qu’il savait qu’il n’y a pas de neutralité dans une association œcuménique.

Non seulement nous le Christ qui est la vérité incarnée, mais nous risquons de mettre en péril le salut des plus faibles. 1 Corinthiens 8 : 1/13      10 : 14/33

De plus, lorsque l’on accorde la main d’association à un mouvement œcuménique, nous participons en même temps à leurs mauvaises œuvres. Pour éviter de faire du mal à notre prochain et de pécher contre notre Seigneur, éloignons-nous :

-De tous ceux qui falsifient les doctrines bibliques.

-De tous ceux qui prêchent un autre Evangile.

-De tous ceux qui propagent des messages hérétiques.

Savez-vous que de nombreux chrétiens ignorent ce qu’est un prédicateur hérétique ? Pour la plupart, l’hérétique est un déséquilibré mental, ou un illuminé qui croit aux petits hommes verts. Mais la définition biblique est bien différente. Un hérétique est quelqu’un qui choisit une ou plusieurs vérités (en général des vérités bibliques), selon ses propres opinions et en fait son cheval de bataille. Et quand on veut discuter avec lui, il refuse de considérer des points de vue contraires aux siens. Tite 3 : 10

L’attitude à adopter, lorsqu’on se trouve en face d’une personne hérétique, c’est de s’éloigner d’elle.

DISCERNEZ ; ÉPROUVEZ ; SOYEZ SAGES

Il va sans dire que tous les chrétiens doivent fuir l’intégrisme religieux, car il n’y a rien de plus nuisible, pour le témoignage évangélique, qu’un esprit sectaire.

– Les chrétiens étant des artisans de paix, doivent rechercher la paix avec tous les hommes.

– Ils ont le devoir de défendre et de promouvoir les vertus morales, décrites dans la Bible, même si cela est contraire à l’éthique du monde.

– Les chrétiens doivent être aussi les défenseurs des droits de l’homme et, plus particulièrement, des droits des plus vulnérables.

– Ils doivent aussi respecter la liberté de culte à l’exemple de Paul qui « se faisait tout à tous, mais sans renier ce qu’il était et ce en quoi il croyait. » 1 Corinthiens 9 : 19/23

Toutes ces choses sont louables devant Dieu, mais donner sans discernement la main d’association, en vue d’une activité œcuménique, est une chose qui peut être extrêmement préjudiciable à la foi évangélique. L’équilibre dans ce domaine n’est certes pas facile à trouver, mais le Saint-Esprit nous aidera à faire la part des choses, dans la mesure où nous sommes prêts à mettre en pratique les conseils suivants.

1) Exerçons une discrimination positive

Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal ». Hébreux 5 : 14

Le mot « discerner » en grec (diakrinô) signifie littéralement : Faire une discrimination (un tri) entre les êtres et les choses, d’où prendre une décision après une juste évaluation mentale (une enquête détaillée).

– Si notre Dieu nous demande d’agir de la sorte, c’est que Lui-même nous en a montré l’exemple quand il déclara à Abraham au sujet des villes de Sodome et de Gomorrhe : «le cri contre Sodome et Gomorrhe s’est accru, et leur péché est énorme. C’est pourquoi Je vais descendre, et Je verrai s’ils ont agi entièrement, selon le bruit venu jusqu’à moi ; et si cela n’est pas, Je le saurai ». Genèse 18 : 20/21

Après une enquête détaillée (une discrimination positive) sur le comportement des gens des deux villes pécheresses, le Seigneur prit la décision de les détruire totalement par le feu.

– Les Béréens agirent de la même manière, après avoir entendu la prédication de l’Evangile. Ils examinèrent avec précision les Ecritures, pour savoir si ce que l’apôtre Paul leur annonçait, était bien conforme à la révélation divine, décrite dans l’Ancien Testament. Il est certain qu’un tel discernement ne peut pas s’effectuer chez un enfant dans la foi, car il faut de l’expérience et une bonne connaissance biblique, pour être capable de trier entre le bien et le mal, le vrai et le faux, le bon et le mauvais. « L’homme spirituel au contraire juge de tout, et il n’est lui-même jugé par personne… ». Si donc, ceux qui prétendent être inspirés de Dieu, refusent d’être traités, comme le fut l’apôtre Paul, c’est qu’il y a quelque chose de suspect dans leur révélation et leur théologie, « car les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes, dit Paul. » 1 Corinthiens 2 : 15/16 1 Corinthiens 14 : 29/33

Voici trois exemples significatifs

a) Certains groupes charismatiques croient que les prophètes et les apôtres actuels possèdent la même autorité que les prophètes et les apôtres du Nouveau Testament. Etant convaincus de cela, ils cherchent donc à imposer leurs révélations à l’ensemble des églises contemporaines.

Mais leur façon de concevoir les choses est-elle juste ?

Les révélations spirituelles qui se manifestent dans leurs ministères ont-elles la même valeur que les révélations accordées par l’Esprit-Saint aux douze apôtres de lAgneau ? Avant de taxer d’illuminés ou de faux ouvriers, les apôtres ou les prophètes des temps modernes, le meilleur service que nous pouvons nous rendre à nous-mêmes et à l’Eglise du Seigneur, c’est de pratiquer l’art de la comparaison mentale. « l’Esprit de vérité, que Je vous enverrai en mon nom (déclare Jésus), vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que Je vous ai dit ». Jean 14 :25/26

Le Seigneur invite donc son peuple à faire une enquête mentale détaillée, pour comparer les illuminations spirituelles actuelles qui se produisent dans les églises, à l’ensemble des autres révélations, contenues dans les Saintes Ecritures. Si une inspiration ou une révélation n’a aucun fondement biblique, elle est sans valeur pour le Corps du Christ.

– Considérons par exemple les révélations apocalyptiques, contenues dans le livre du prophète Daniel. Elles sont, aujourd’hui, confirmées à la fois par les enseignements de Jésus et les lettres apostoliques. Mais, jusqu’à la venue du Seigneur et la formation du canon des Ecritures (le Nouveau Testament), les révélations, accordées au prophète Daniel, furent fermées à toute compréhension humaine, pendant des siècles. « Toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles, et scelle le livre jusqu’au temps de la fin. Plusieurs alors le liront, et la connaissance augmentera. » Daniel 12 : 4

Si l’Esprit de Dieu parle encore aujourd’hui, alors la révélation nouvelle qu’il communique aux hommes doit pouvoir trouver confirmation dans les autres écrits bibliques (Ancien Testament et Nouveau Testament). Si tel n’est pas le cas, nous devons alors être extrêmement prudents. Actes 17 : 10/11

b) Le second exemple concerne les prises de positions de ceux qui pensent que la guérison de toutes les maladies (fonctionnelles et organiques) est incluse dans la rédemption accomplie par le Christ sur la croix ? Si nous acceptons et enseignons sans contrôle une telle doctrine, nous risquons de faire beaucoup de mal aux personnes malades, et de passer pour des illuminés auprès du corps médical.

Mais, si nous appliquons avec objectivité l’art de la discrimination positive, en analysant tous les textes bibliques qui traitent de la guérison divine dans la Bible, alors, notre jugement mental ne sera plus aussi rigide et nous serons certainement plus modérés dans nos propos, concernant ce sujet sensible.

– Nous comprendrons que si Jésus a effectivement racheté les chrétiens de toutes malédictions (et la maladie en fait partie), ces derniers ne possèdent, ici bas, que les arrhes de cette rédemption. La totalité de leur héritage spirituel ne leur sera accordée que lorsque qu’ils seront dans la présence même du Seigneur, c’est-à-dire au ciel.

Il est donc très dangereux d’affirmer que les chrétiens doivent jouir dés maintenant du tout accompli de la croix.

Il est plus juste et certainement plus conforme à la volonté de Dieu d’encourager les chrétiens malades à s’approcher du trône de la Grâce, afin qu’ils obtiennent miséricorde et, que Dieu leur permette de goûter aux puissances du siècle à venir, c’est-à-dire, aux bienfaits de leur rédemption future où le miracle sera aussi naturel que l’air que nous respirons. Hébreux 4 : 16 6 : 5

– Nous comprendrons aussi que Jésus n’est pas venu sur la terre pour chasser toutes les misères des hommes comme certains le pensent. Son but premier était de payer le prix exigé par la loi divine, afin de sauver la race humaine de la mort éternelle (appelée aussi la seconde mort). Le vrai message évangélique a toujours été le suivant : « Christ mort pour nos péchés selon les Ecritures, Christ enseveli et Christ ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures. » 1 Corinthiens 15 : 1/4

Attention donc à ne pas aller au-delà des textes bibliques, en promettant aux malades des choses que ni Jésus, ni les apôtres n’ont enseignées. Quand la Bible déclare aux chrétiens « c’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu », cette expression englobe l’ensemble des difficultés, y compris les problèmes de santé, d’infirmités et de malformations congénitales. Actes 14 : 22

Si Dieu leur accorde ce cadeau, alors, qu’ils considèrent cela, comme une faveur de la Grâce. Mais, si la guérison ou la santé tarde à venir (ou même ne vient jamais), qu’ils ne se désespèrent pas et qu’ils ne se culpabilisent pas, en se considérant comme des chrétiens de seconde zone, car le Seigneur a promis de donner à ses enfants sa propre force, afin qu’ils puissent surmonter n’importe qu’elle épreuve (morale, psychique ou physique), comme l’apôtre des païens l’expérimenta lui-même, dans son propre corps. 1 Corinthiens 10 : 13 2 Corinthiens 12 : 7/10 la santé

La guérison-miracle n’est donc pas un dû que les chrétiens doivent exiger de Dieu, mais seulement un cadeau qu’ils peuvent lui demander avec foi.

Si Dieu leur accorde ce cadeau, alors, qu’ils considèrent cela, comme une faveur de la Grâce. Mais, si la guérison ou la santé tarde à venir (ou même ne vient jamais), qu’ils ne se désespèrent pas et qu’ils ne se culpabilisent pas, en se considérant comme des chrétiens de seconde zone, car le Seigneur a promis de donner à ses enfants sa propre force, afin qu’ils puissent surmonter n’importe qu’elle épreuve (morale, psychique ou physique), comme l’apôtre des païens l’expérimenta lui-même, dans son propre corps. 1 Corinthiens 10 : 13     2 Corinthiens 12 : 7/10

– Nous comprendrons enfin que si les apôtres reconnaissaient la présence des dons de guérisons dans les églises locales, s’ils encourageaient les chrétiens à la prière d’intercession pour tous les besoins ; et s’ils recommandaient aux malades l’onction d’huile de la part des anciens, en vue de la guérison psychique et physique, c’est qu’ils n’avaient, eux-mêmes, jamais adhéré à la théologie moderne de la guérison des maladies, incluse dans la rédemption.

– Mais, diront certains que faites-vous du texte de l’apôtre Pierre où il semble déclarer, sans ambiguïté, que dans les meurtrissures de Jésus nous avons été guéris ? 1 Pierre 2 : 24

Là encore, si nous exerçons l’art de la discrimination positive, en analysant objectivement ce passage dans son contexte, le Saint-Esprit nous dévoilera la vraie pensée de l’apôtre Pierre.

A quelle guérison Pierre faisait-il référence dans sa lettre ?

Parle-t-il de la guérison des diverses maladies psychiques ou corporelles, ou fait-il référence à une autre sorte de guérison ? Une méditation honnête du contexte nous permettra de comprendre que Pierre fait référence, non pas à la guérison miraculeuse des diverses maladies de l’âme ou du corps, mais à la guérison du péché (le péché dans la Bible est considéré aussi comme une maladie qui doit être guérie) .

Pour une étude plus approfondie sur les miracles contemporains, je recommande à nos lecteurs l’excellent ouvrage de Florent Varak, intitulé « La foi charismatique ».

Pour conclure ce sujet si délicat, concernant la guérison divine, ajoutons encore une réflexion. Ceux qui enseignent, avec obstination, que le Seigneur Jésus a porté sur la croix toutes les maladies et toutes les infirmités du genre humain, sont-ils vraiment cohérents dans leurs propos ?

– S’ils consultent de temps en temps un médecin parce qu’ils sont eux-mêmes malades.

– S’ils ont subi une intervention chirurgicale.

– S’ils portent des lunettes ou une prothèse dentaire.

– S’ils prennent des médicaments pour soulager quelque pathologie. Alors, pourquoi insistent-ils, pour que les malades saisissent obligatoirement la guérison-miracle, alors qu’eux-mêmes ne l’ont même pas expérimentée dans leur vie ?

La guérison divine peut se manifester (et c’est souvent le cas), au travers de la science, de la chirurgie et de la chimiothérapie et, pas seulement par une intervention miraculeuse. Etre le sel et la lumière du monde, c’est en fait présenter à tous les hommes une foi équilibrée et non une foi hypocrite (qui fait semblant, qui porte un masque ou qui joue un rôle).

 

c) Comme dernier exemple, prenons la position tranchée qu’adoptent les adeptes du combat spirituel. Il est urgent, disent-ils, d’exorciser tous les chrétiens après leur conversion à Dieu, afin que Satan n’ait plus de pouvoir ni d’autorité dans leur vie. Ces mêmes personnes croient, aussi, que les églises doivent mener un combat acharné, contre les puissances démoniaques qui dominent sur les pays, les villes et les villages. C’est ainsi qu’ils aspirent à connaître le nom des démons territoriaux qui dominent sur les peuples.

– Mais la Bible parle-t-elle de ce genre de combat spirituel ?

– Sommes-nous vraiment appelés à mener une guerre ouverte contre Satan, ou simplement à lui résister et à dénoncer ses œuvres ?

– Enseigne-t-elle aussi que les démons peuvent encore demeurer dans l’âme ou le corps des authentiques chrétiens, après avoir reçu le baptême du Saint-Esprit ?

Qu’en disent les Ecritures ?

Là encore, une analyse honnête des livres inspirés, nous permettra de comparer si la théologie des adeptes du combat spirituel est juste, par rapport aux enseignements de la Sainte Bible ou si leur doctrine est exagérée, voire dangereuse.

– Une analyse sérieuse des textes bibliques, ne nous permet pas d’adhérer à la théologie des démons dans l’âme et le corps des authentiques chrétiens, nés de nouveau. D’ailleurs, une cohabitation entre les démons et l’Esprit de Jésus est totalement impossible. Car, de même que le soleil du jour, lorsqu’il paraît, chasse les ténèbres de la nuit, ainsi Jésus la Lumière de la vie, en pénétrant dans une âme qui s’offre à Lui, expulse l’ancien propriétaire, que ce soient Satan ou des démons. Luc 11 : 14/26      Colossiens 2 : 15

Le drame de l’Eglise contemporaine, c’est qu’elle ne sait plus faire la différence entre « la possession et l’oppression démoniaque ».

– La première étant une œuvre interne que nous trouvons, quelquefois, chez des incroyants. La responsabilité des serviteurs de Dieu, lorsque de telles personnes se tournent vers le Seigneur, est de les démoniser, c’est-à-dire, de chasser hors de leurs âmes toute présence démoniaque et tout liens occulte.

– Tandis que la seconde est une œuvre externe que l’on retrouve dans l’expérience de tous les chrétiens, se manifestant par des oppressions, des tensions et des suggestions mauvaises qui assaillent leurs pensées, culpabilisent et cherchent à provoquer la défaite des chrétiens.

– Oui, il existe bien un combat spirituel proprement dit, mais la Bible en parle, non comme un affrontement direct avec les puissances spirituelles, ni comme une lutte acharnée pour interdire aux démons de cesser leur domination sur les êtres et les villes, car qui sommes-nous, pour nous engager dans un tel combat contre Satan et son royaume ?

– Avons-nous la prétention d’être l’homme le plus fort ou cette prérogative appartient-elle uniquement au Seigneur Jésus ?

– Et le pouvoir de commander à Satan de faire ou ne pas faire telle chose, a-t-il été réellement accordé à tous les chrétiens, ou seulement aux apôtres de l’Agneau ?

L’un des plus beau passages bibliques, qui nous éclaire sur le sens du véritable combat spirituel, se trouve dans le livre du prophète Daniel. Daniel 3 : 1/3      10 : 2/21

Après avoir découvert, par les livres, que la période de captivité pour son peuple était terminée, Daniel prit le chemin de la prière. Il s’humilia, pria et jeûna vingt et un jours, avant de recevoir une réponse du ciel.

Et la réponse qu’il reçut est très explicite, concernant

la nature du combat spirituel

Un ange lui expliqua qu’il fut stoppé dans sa mission par un puissant démon et, qu’une lutte acharnée eut lieu dans le ciel. Pour remporter la victoire sur ce puissant démon, un Archange est venu à son secours. Un combat spirituel avait donc bien eu lieu, dans les lieux célestes, mais, ce ne fut pas Daniel qui remporta cette lutte. Il n’était, d’ailleurs, même pas au courant qu’il y avait dans le ciel une guerre acharnée entre puissances célestes.

Ce que nous explique ce passage, c’est que pour combattre Satan ou les esprits de démons, il faut une puissance surhumaine que l’homme ne possède pas.

Le combat biblique tel que nous l’enseignent les apôtres consiste non en un affrontement avec des puissances spirituelles, mais en une résistance face aux mensonges et aux manœuvres de Satan pour ne pas être trompés, séduits et entraînés dans des doctrines étrangères. 2 Corinthiens 10 : 3/5       Ephésiens 6 : 10/20

N’acceptons donc jamais une doctrine qui ne puisse se justifier par les saints enseignements divins.

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Pour une étude approfondie sur le combat spirituel voir :

– Le dilemme de W. Robert Mc-Alister

– Comment affronter l’ennemi de John Mac-Arthur

– La foi charismatique de Florent Varak

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QUESTION PERTINENTE

La discrimination positive n’est-elle pas en opposition avec la Parole de Jésus, invitant les chrétiens à ne point juger les autres, afin de ne pas être jugés à leur tour ? Matthieu 7 : 1

Cette question est souvent posée par ceux qui adhèrent à un autre Evangile et dont la théologie est plus que douteuse. Ce que Jésus interdit dans l’Evangile, ce n’est point le jugement des hérésies, l’appréciation mentale des doctrines et des enseignements ou encore le discernement des faux ouvriers.

Ce que Jésus condamne comme mauvais, c’est le jugement des intentions d’autrui qui trop souvent provient des ouï-dire, des ragots, des calomnies ou des médisances. Matthieu 7 : 1/5 Hébreux 4 : 12

A côté d’un jugement pervers, il existe un jugement saint

« Ne jugez pas selon l’apparence, mais juger selon la justice… Qu’ai-je, en effet, à juger ceux du dehors ? N’est-ce pas ceux du dedans que vous avez à juger ? Pour ceux du dehors, Dieu les juge. Otez le méchant du milieu de vous ».

« Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème ! » Jean 7 : 24 1 Corinthiens 5 : 12/13       10 : 15         Galates 1 : 6/9

Les chrétiens sont donc habilités à juger, avec objectivité, des enseignements ou des prédications, par comparaison mentale, comme nous le voyons lorsque Jésus fut tenté dans le désert. « Le Diable le transporta dans la ville sainte, le plaça sur le haut du Temple, et lui dit : si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit… mais le Seigneur lui dit : il est aussi écrit ».

Ce critère-là est donc essentiel, pour ne pas être séduit par un faux œcuménisme religieux. Matthieu 4 : 5/7

2) Eprouvons toutes choses

Nous trouvons dans la Bible un second terme grec, utile pour mener à bien une juste discrimination positive, c’est le mot « dokimazô » qui signifie : vérifier un enseignement, évaluer les dons spirituels, soupeser les esprits ou apprécier des personnes…

En fait, la discrimination positive, contenue dans le terme « dokimazô » consiste à faire passer un examen de passage, une épreuve ou un test, le plus souvent un test oral, comme Jean nous le montre, dans une de ses lettres : « Biens aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde ». Quand l’apôtre Jean parle d’éprouver les esprits, il fait référence à des esprits humains qui ont adhéré en une croyance quelconque. 1 Jean 4 : 1

Comment fonctionne ce discernement ?

Tout simplement, en écoutant la confession de foi de ceux qui se disent inspirés. « Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu : Tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu. Et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, c’est celui de l’antichrist, dont vous avez appris sa venue, et qui est déjà dans le monde »

Si à l’époque, certains niaient ouvertement que Jésus fût bien le Christ céleste et donc, le Messie d’Israël et le Sauveur des hommes ; aujourd’hui, la supercherie diabolique est beaucoup plus subtile, car nous sommes en présence de personnes qui parlent de Jésus, reconnaissent sa divinité, le proclament Sauveur des hommes, lisent et commentent la Bible, professent offrir un culte authentique à Dieu, mais qui, dans les faits (paroles et actes), font tout le contraire de ce que Jésus a enseigné et recommandé. « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux… » Matthieu 7 : 21/27

Il y a dans l’Evangile de Jean, un passage révélateur, concernant ce genre de personnes qui se disent croyantes mais qui n’obéissent pas à la Parole de Dieu. Jean 8 : 30/44

En méditant ce passage, vous découvrirez la nature des authentiques enfants de Dieu, et la nature de ceux qui sont appelés enfants du diable.

Interrogeons donc ceux qui nous invitent à une association œcuménique et nous serons en mesure de discerner, par leurs propos, s’ils ont embrassé le vrai christianisme, ou s’ils ont seulement adhéré à un faux évangile, ou l’on dit mais ne l’on fait pas.

3) Soyons sages en ce qui concerne le bien

« Je désire que vous soyez sages en ce qui concerne le bien, et purs en ce qui concerne le mal ». Romains 16 : 19

Nous avons placé ce critère en troisième position, pour une raison bien précise. Le sage, d’après la Bible, est quelqu’un qui sait, qui connaît, qui est avisé et qui adopte un comportement juste, en fonction de son savoir. 1 Corinthiens 2 : 16

Pour devenir sage, il faut donc commencer par vouloir connaître la vérité et être soucieux de la gloire de Jésus, « car la crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse ». Psaume 111 : 10    Job 28 : 28     Proverbes 15 : 3

Un chrétien sage est quelqu’un d’habile, d’ingénieux, d’adroit et d’expérimenté qui ne se jette pas à corps perdu dans des associations œcuméniques, douteuses ou dangereuses, par souci de la gloire de Jésus, car il sait qu’il y a dans l’Eglise trois sortes d’ouvriers. 1 Corinthiens 3 : 10/18

Il y a des ouvriers qui édifient la vie des chrétiens avec de bons matériaux. 1 Corinthiens 3 : 12

De tels ministres sont de sages architectes qui édifient la vie des chrétiens avec de l’or, de l’argent et des pierres précieuses. Ces matériaux-là, dans le langage biblique, font référence aux fruits produits chez les chrétiens, par l’ensemble des prédications, des enseignements, des paroles d’exhortations (« tout le conseil de Dieu »). Actes 20 : 27

Ceux qui sont ainsi édifiés, avec les bons matériaux de la Parole de Dieu, ne possèderont pas une piété de façade, mais une foi active, un amour sans hypocrisie et une espérance vivante. Les ouvriers qui auront ainsi travaillé, avec zèle, à enseigner la voie de la justice à leurs frères et sœurs en la foi, brilleront comme les étoiles du ciel dans la gloire éternelle, dit le livre de Daniel. Ils seront en mesure de régner avec le Christ, de gérer les biens célestes et d’assumer de grandes responsabilités dans le royaume des cieux. Daniel 12 : 3 Luc 16 : 10/13      19 : 11/27

Il y a des ouvriers qui édifient la vie des chrétiens avec de mauvais matériaux. 1 Corinthiens 3 : 12

Les nombreux messages métaphysiques qui circulent dans l’Eglise du Christ comme : la pensée positive, la visualisation positive, la confession positive, la prospérité pour tous, la guérison de toutes les maladies, le combat spirituel contre les esprits territoriaux, l’exorcisme des chrétiens… peuvent être classés dans la catégorie des messages hérétiques qui ne produisent pas de bons fruits. Avec de tels matériaux, on ne peut produire que des chrétiens charnels, indépendants, égoïstes et imbus d’eux-mêmes.

Les ouvriers qui utilisent de mauvais matériaux ressemblent à des mercenaires qui ne pensent qu’à leurs intérêts personnels, à leur propre gloire et à leur réputation. Ils ne se soucient pas, le moins du monde, de la santé spirituelle des chrétiens, placés sous leur responsabilité. Ils bâtissent avec du « du foin, du chaume et de la paille », matériaux qui ne pourront pas résister à l’épreuve du feu divin. Ce sont des êtres intellectuellement doués, brillants sur le plan oratoire, habiles en manipulation mentale, mais, qui n’engendrent que des croyants superficiels, indépendants et non consacrés.

Ne sont-ils pas nombreux, aujourd’hui, les croyants mal-nés, dont la vie n’a jamais été édifiée sainement avec les bons matériaux de la Parole de Dieu ? Dont la foi est tiède, l’amour pour Dieu et pour autrui pratiquement inexistants et, dont l’espérance de la gloire éternelle ne les poussent pas à la sanctification ? N’ayant pas été édifiés avec de bons matériaux, ils sont spirituellement instables, c’est-à-dire des enfants flottants à tout vent de doctrine.

L’Eglise contemporaine regorge malheureusement de ces mauvais ouvriers où tout est basé sur l’émotivité, la sensualité et la superficialité

Le seul point positif, concernant de tels ouvriers, dit Paul, c’est qu’ils bâtissent, néanmoins, sur un fondement inaltérable, à savoir Jésus Christ, mort, enseveli et ressuscité. Mais, ils travaillent en vain pour le royaume de Dieu, car un jour les fruits de leur travail seront consumés par le regard du Seigneur, dont les yeux sont comme des flammes de feu. En ce jour redoutable, ceux qui auront édifié les chrétiens, avec les bons matériaux de la Parole de Dieu, verront leurs fruits résister à l’épreuve du feu et recevront, des mains du Seigneur, la récompense promise aux fidèles serviteurs. 2 Thessaloniciens 1 : 8          Apocalypse 2 : 18

– Mais ceux qui auront édifié les chrétiens, avec des matériaux purement humains, verront les fruits de leur travail disparaître à jamais. Ces ouvriers-là seront néanmoins sauvés, mais comme un homme qui s’enfuit d’une maison en flammes, pour ne pas périr avec elle. Ayant tout perdu, ils ne pourront recevoir la récompense que le Seigneur avait prévue pour leur travail. Apocalypse 2 : 14/15

Puis, il y a les ouvriers qui au lieu d’édifier, ne cherchent qu’à détruire le Temple de Dieu. Apocalypse 2 : 16/17

Comme l’a dit F. Godet, « il y a quelque chose de plus grave que de mal bâtir, c’est de porter atteinte à ce qui est déjà construit ». Il va sans dire que de tels ouvriers ne sont pas d’authentiques serviteurs de Dieu, mais des ministres de Satan, puisque Dieu promet de les détruire. Mais, qu’entend Paul par l’expression « détruire le temple de Dieu » ?

– Fait-il référence au salut éternel ou à des faits particuliers qui altèrent le temple saint des chrétiens ?

Si l’apôtre Paul avait en vue le salut, il sous-entendrait que les faux ouvriers peuvent effacer le nom d’une personne du Livre de vie, ce qui est bibliquement impossible, car seul Dieu possède un tel pouvoir. Il semble préférable de voir dans cette expression une dégradation que peuvent subir les temples chrétiens. D’ailleurs, le verbe « détruire » (phthéirô en grec) signifie littéralement : gâter ou altérer la pureté d’une chose par un mélange, d’où souiller, empoisonner, falsifier, infester.

Détruire le temple de Dieu chez un chrétien, c’est donc chercher volontairement à bloquer en lui toute progression spirituelle.

PRENONS QUELQUES EXEMPLES

– Enseigner à un chrétien qu’il peut divorcer, puis se remarier pour tous autres motifs que l’adultère, l’abandon, la violence ou la mort d’un des deux partenaires, c’est ouvrir la porte de son âme à l’impureté morale et le pousser ainsi à pécher contre son propre corps. « Fuyez l’impureté (comme le fit Joseph). Tout péché que vient à commettre un homme est hors de son corps (le corps étant considéré ici contre la personnalité même du chrétien) ; mais celui qui commet l’impureté pèche contre son corps (qui est le sanctuaire du Saint Esprit) ». 1 Corinthiens 6 : 18/20

Le mot « impureté », (porneia en grec), désigne en fait tout rapport sexuel illicite, « la fornication, l’adultère, l’homosexualité, les rapports consanguins (avec des proches parents), les rapports avec les animaux… ». Genèse. 19 : 32     Lévites 18 : 6/24      Marc 10 : 11/12

Ceux qui encouragent les chrétiens à l’impureté sexuelle gâtent ce que le Saint-Esprit avait commencé de faire en eux, souillent leur âme et altèrent leur personnalité dont la vocation est d’être en permanence le temple du Saint-Esprit.

– Il y avait dans l’église corinthienne, certaines personnes qui œuvraient à souiller les chrétiens, en les incitant à user, sans modération, de leur liberté évangélique. Voilà un autre moyen de détruire le temple de Dieu. C’est pourquoi Paul dira : « tout est permis, mais tout n’est pas utile ; tout est permis, mais tout n’édifie pas ». 1 Corinthiens 10 : 23/33

– Encourager un chrétien à persister dans les sciences occultes ou dans l’idolâtrie religieuse, c’est également empêcher l’Esprit de faire son œuvre de transformation intérieure. Nous comprenons pourquoi Paul disait aux Philippiens « de prendre garde aux mauvais ouvriers ». Philippiens 3 : 2

– Ceux qui encouragent les chrétiens dans une association œcuménique avec des groupes ou des communautés, n’ayant pas la même confession de foi, ne courent-ils pas le risque d’être classés parmi ceux qui détruisent le temple de Dieu ?

En conclusion de cette étude, ajoutons une dernière remarque. La racine du mot « sage », (sap en grec) signifie : avoir du goût et de la saveur. Un chrétien sage ne sera pas enclin à donner la main d’association à n’importe qui, sans qu’il ait exercé un contrôle strict des êtres et des enseignements, par rapport aux enseignements bibliques.

C’est ainsi qu’il aura du goût pour Dieu et une saveur agréable auprès des hommes.

Que Dieu vous bénisse !

Pasteur Joël Loubiat

Le test d’une foi authentique

Pour pouvoir bien saisir le sens de cette étude, je vous invite à lire le passage suivant : Jacques 2 : 14/26 Nouveau Testament

Nous savons combien la foi est importante dans toute la Bible. Sans elle, il est impossible de plaire à Dieu, car la foi véritable ne consiste pas à saisir seulement ce que Dieu offre, mais à produire également un fruit agréable au Seigneur.

Voila pourquoi le prophète Habakuk dira : “Mon juste vivra par la foi. ” En parlant de la sorte, le prophète veut nous rappeler que la foi (celle qui plaît à Dieu) n’est pas simplement un acte d’appropriation, mais aussi de transformation morale. Habakuk 2 : 4 Romains 1 : 17

Quand Jésus disait à un pécheur “Va et ne pèche plus ”. Il montrait que la foi authentique ne saisit pas seulement le pardon et la réconciliation avec Dieu. Elle créait en même temps dans l’âme réconciliée une répulsion pour le mal et une attirance pour le bien.

Nous devons donc nous examiner nous-mêmes pour savoir si en tant que chrétien nous manifestons une foi authentique. Car Jacques nous rappelle qu’il existe une foi erronée, vaine, inutile et non reconnue par Dieu. Une foi qui ne fait que “dire des mots ” mais “ sans rien produire ” en retour.

Les apôtres ont été très clairs à ce sujet :

“ Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu ” Galates 5 : 19/21

“ Celui qui pratique la justice est juste, comme lui-même (Jésus) est juste. Celui qui pratique le péché est du diable, car le diable pèche dès le commencement ” 1 Jean 3 : 7/10

Les verbes “ commettre et pratiquer ” sont au présent de continuité en grec et signifient littéralement : Commettre (ou pratiquer) un comportement d’une manière habituelle et répétitive.

Vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leurs pensées ” dira l’apôtre Paul. Ephésiens 4 : 17/24

Il est donc illogique pour un chrétien éclairé et pardonné de ses péchés passés de continuer (voire de retourner) à son ancienne manière de vivre“ Demeurerions-nous dans le péché afin que la grâce abonde ? Loin de là ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions nous encore dans le péché ? Romains 6 : 1/2

Le test d’une foi authentique

Pour montrer à ses auditeurs la folie de la théologie du “dire ” sans “ le faire ”, Jacques propose un test simple devant le cas de personnes démunies du nécessaire:

Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez–vous et vous rassasiez ! Et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert–il ? Il en est ainsi de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle–même ”. Jacques 2 : 15/16

Voilà un test efficace:

Si notre compassion envers des croyants démunis ne se traduit qu’en paroles d’encouragements (ou en prières pieuses) et non en compassion active et pratique, alors notre théologie est faussée et notre foi ne vaut rien (elle est morte).

La religion pure et sans tache consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde. ” Jacques 1 : 26/27

Jésus n’a t’il pas enseigné la même vérité ?

Ce ne sont pas ceux qui me disent Seigneur, Seigneur qui entreront dans le ciel, mais ceux qui font la volonté de mon Père ”

Ainsi un authentique chrétien ne peut continuer à vivre comme avant sa conversion. S’il venait à le faire, il démontrerait la fausseté de sa repentance et l’hypocrisie de sa foi. Etre un hypocrite c’est “ jouer à faire semblant ” et le Seigneur a horreur d’une telle attitude.

– Bien qu’un croyant puisse encore trébucher par ignorance, séduction ou tentation et commettre certains péchés détestables, il ne persévérera pas longtemps dans de telles attitudes contraires à la volonté de Dieu comme le font ceux qui ne connaissent pas le Seigneur. Sa conscience éclairée par le St- Esprit le conduira à regretter ses péchés, à se repentir et à se détourner du mal.

En fait ceux qui adhérent à la théologie du “ dire ” sans “ le faire ” adhèrent à une théologie foncièrement diabolique, car les démons croient en l’existence de Dieu, mais ils sont incapables de produire des œuvres agréables qui glorifient le Seigneur. Jacques 2 : 19

Comprendre la doctrine du salut

Serait–il possible à un authentique chrétien de posséder une foi vaine, inutile et morte ? C’est justement pour répondre à ceux qui adhéraient à une telle théologie que Jacques a donné cet enseignement sur “ Le test d’une foi authentique ”

En effet plusieurs juifs de l’époque (comme plusieurs croyants actuels) limitaient le salut au fait de placer seulement leur confiance dans le sacrifice de la Croix sans avoir besoin de démontrer par des œuvres concrètes la véracité de leur conversion. Ce genre de croyants acceptent volontiers Jésus comme le “Sauveur ” de leur âme, mais non comme le “Seigneur ” de leur vie.

Est-il possible de diviser ainsi le Christ de Dieu ?

– Jésus aurait-il paru dans ce monde que pour devenir le Sauveur des hommes sans être en même temps le Seigneur de tous ? L’Ange se serait-il trompé lorsqu’il a dit à Marie : Il sera le Sauveur, le Christ et le Seigneur de tous ? Luc 2 : 10/11

– Jésus serait-il né d’une manière aussi miraculeuse que dans le but de s’offrir en victime expiatoire pour les péchés du monde en laissant ensuite aux croyants le soin de vaincre par eux mêmes la chair, le péché et le diable ?

C’est pour répondre à de telles questions que les lettres apostoliques furent écrites et envoyées aux églises du premier siècle constituant ainsi le canon doctrinal infaillible pour toutes les générations de croyants.

La théologie du salut par les apôtres :

“ A plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons–nous sauvés par Lui de la colère. Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons–nous sauvés par sa vie .” Romains 5 : 9/10

Avez vous remarqué que le sang de Jésus versé à notre place au Calvaire nous réconcilie avec Dieu, alors que la vie Sainte du Christ nous sauve de la colère à venir ?

Le grand théologien F. Godet faisait remarquer que la foi dans le sang de Jésus n’est pas tout le salut de Dieu. Il n’en est que la porte d’entrée. Le salut complet comprend :

La foi dans le sang de Jésus mort à notre place.

Et l’incarnation de la vie du Christ dans l’âme pardonnée par le don du Saint- Esprit.

Ainsi donc bien que le sang de Jésus lave et purifie notre conscience des œuvres mortes, notre entrée dans la gloire est déterminée par l’œuvre produite dans nos âmes par la vie du Christ.

Les trois œuvres de Jésus

Pour bien saisir la doctrine du salut il nous faut d’abord comprendre les raisons qui ont motivé Jésus à s’incarner dans un corps physique semblable au nôtre.

A) Jésus parut dans ce monde pour devenir “ le sacrifice parfait ” pour le péché du monde. Les nombreux sacrifices d’animaux offerts lors des cérémonies de l’Ancienne Alliance ne pouvaient que couvrir les péchés sans procurer à l’homme une justice parfaite devant Dieu. C’est pour cette raison que le Saint-Esprit ne pouvait être accordé sous l’ancien régime de la loi.

Mais le sacrifice unique de Jésus Christ acquitte définitivement l’homme de la dette du péché devant la loi divine. Son sang précieux procure à la fois un pardon parfait et une justification parfaite au pécheur qui se repent et qui place sa confiance en la rédemption par le sang de l’Agneau de Dieu.

B) Mais avant de devenir “le sacrifice parfait ” Jésus devait devenir “ l’homme parfait ”. Car le péché étant entré dans le monde par un homme, il fallait que le rachat (la rédemption) entrât aussi dans le monde par un homme. Non par un homme souillé par le péché comme nous le sommes, mais un homme juste, pur, sans tâche c’est-à-dire « saint » capable d’être devant Dieu le représentant de toute la race humaine.

– Pourquoi Jésus aurait-t-il vécu plus de trente années entre la crèche et la Croix si sa seule mission n’avait été que le rachat de l’humanité pécheresse par le don de sa vie ? Il aurait dû paraître dans ce monde comme le premier Adam (en pleine maturité physique et morale) puis se livrer à la mort de la croix sans plus tarder.

Mais il devait réaliser une œuvre unique dans l’histoire des hommes : Atteindre pour eux la perfection absolue.

C’est pourquoi il devait naître d’une manière aussi particulière, c’est-à-dire de l’Esprit et de la chair humaine ?

Il semble, dit F. Godet, que par sa naissance miraculeuse Jésus fut replacé dans l’état d’innocence où se trouvait le premier Adam lorsqu’il fut créé par Dieu dans le jardin d’Eden. Etat qui lui permettait de dominer la satisfaction personnelle et de se livrer par amour à la volonté de Dieu. S’il avait réalisé cet idéal divin, il se serait élevé de la vie naturelle (le bios) à la vie supérieure et éternelle (la zoé).

La vie de sainteté qu’il aurait ainsi obtenue de Dieu l’aurait éloigné du péché, de la déchéance physique et de la mort.

Mais Adam échoua dans sa mission et préféra devenir indépendant en plaçant sa confiance dans les paroles d’un autre maître (satan) qui le conduisit lui et toute l’humanité qui était en lui dans le déclin, la déchéance, la mort physique et la séparation d’avec son Créateur.

– Mais Jésus appelé par l’apôtre Paul «le dernier Adam» fut le seul homme à avoir atteint la perfection absolue dans un corps de chair et de sang. 1 Corinthiens 15 : 45

Il a réussi pleinement là où le premier homme avait échoué, soumettant constamment son être avec toutes ses puissantes facultés psychiques aux intentions divines. Et il créa ainsi en sa personne le modèle de sainteté que Dieu avait souhaité pour l’homme dès le commencement du monde.

C) Mais il y a une troisième raison pour laquelle Jésus parut ici bas. Il voulait accomplir une œuvre de “réparation chez tous ceux qui croiraient en lui. En effet l’homme pardonné et réconcilié avec Dieu sur le fondement de son sacrifice expiatoire peut recevoir dans son âme l’Esprit Saint promis. Il était donc nécessaire que ce même Esprit ait à sa disposition une œuvre à reproduire en chaque chrétien “ Jésus n’a-t-il pas dit : Il prendra de ce qui est à moi et vous le donnera ? ”

Or ce que l’Esprit prendra et reproduira en nous n’est rien d’autre que la vie de sainteté réalisée par Jésus Christ lorsqu’il était sur cette terre dans un corps semblable au nôtre.

C’est pourquoi il a pu dire dans sa prière sacerdotale: “ Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité  » Jean 17 : 19

Paul a dépeint cette réparation spirituelle comme “ le renouvellement du Saint Esprit ” Œuvre qui n’est pas la nouvelle naissance, mais la communication de la vie Sainte de Jésus, transformant progressivement l’âme du chrétien à l’image de son Sauveur et Seigneur. 2 Corinthiens 3 : 18 Tite 3 : 5

En général la prédication évangélique insiste plus sur la rançon offerte à Dieu pour le pardon des péchés et la réconciliation de l’homme avec son Créateur que sur les deux autres faits divins rattachés au salut (le modèle de perfection et de réparation spirituelle)

Mais à trop insister sur l’œuvre que Jésus a accomplie pour nous en sa mort sur le bois infâme du Calvaire et en sa résurrection on court le risque d’engendrer une génération de chrétiens mal-nés ou à “ demi-sauvés « .

En effet ne voyons-nous pas aujourd’hui de plus en plus de personnes affirmant croire en Jésus sans être capables de démontrer par leurs paroles et leurs actes les fruits de la Grâce ? De telles personnes lisent bien la Bible, assistent aux cultes et aux diverses rencontres communautaires, mais elles se comportent toujours comme des païens, parlant comme eux, ayant les mêmes aspirations qu’eux, les mêmes buts et les mêmes ambitions mondaines.

Oui il n’y a que trop de croyants qui ont adhéré à une théologie de façade qui parle beaucoup mais qui ne démontre rien.

La question qui fâche

Dans son exposé sur “ le test d’une foi authentique ”Jacques posera la question qui fâche: “ Une telle foi (celle qui parle et ne produit rien) peut-elle sauver celui qui la professe? ” Oui vous avez bien lu ce que le frère du Seigneur Jésus a osé poser comme question existentielle aux croyants de son époque. Il leur demande si une théologie hypocrite peut conduire au salut (donc au ciel) ceux et celles qui y adhèrent ?

La réponse sous-entendue est évidemment : NON ! Car de même que le corps est mort sans le souffle de vie. De même la foi sans les fruits de la foi sera déclarée morte par le Seigneur lui-même au jour du jugement. Matthieu 16 : 27 Jean 5 : 29 Romains 2 : 6 2 Corinthiens 5 : 10 Apocalypse 20 : 12/13

Le commencement et la fin

Savez vous que les enseignements divins parlent de deux justices ? Une justice de position et une justice reconnue par Dieu à la fin de notre vie.

a) La justice de position repose sur l’œuvre que Jésus-Christ a accomplie pour nous. “ Il a été fait pour nous Sagesse, Justice, Sainteté et Rédemption ” 1 Corinthiens 1 : 30

Quand un pécheur repentant vient à la foi un non lieu divin est prononcé sur sa vie Il est déclaré devant la loi de Dieu comme un juste. Il peut ainsi recevoir dans son âme l’Esprit promis en vue d’une transformation morale appelée “ sanctification ”.

b) Puis la justice reconnue par Dieu à la fin de notre vie d’homme reposera sur cette œuvre de sainteté réalisée en nous par le St-Esprit avec bien sûr notre accord et le concours de notre volonté. Voilà pourquoi Jean-Baptiste, Jésus et les apôtres ont toujours associé la repentance à un changement de vie.

En effet la repentance (métanoïa en grec) est un mot qui signifie littéralement : Changer après. Il évoque très clairement le changement moral qui doit se produire dans la vie d’un croyant après qu’il a été convaincu d’erreur et de péché par l’Esprit de vérité.

Si nous donc nous occultons dans nos églises cette « justice qui sera reconnue par Dieu » les conséquences peuvent en être terribles car nous attribuerons le titre de chrétien à des personnes qui ne peuvent démontrer la réalité de leur conversion par des fruits tangibles.

Des exemples qui font réfléchir

1) Souvenons-nous de la “ parabole du méchant débiteur ”.Voilà un homme qui après avoir été gracié par son maître refuse à son tour de faire grâce à son compagnon de service. Que lui arrive-t-il ?

L’absolution qu’il avait reçue gracieusement de la part de son maître (absolution qui représente l’infinie pardon de Dieu) ne produisant chez lui aucun fruit de cette grâce, se trouve ainsi annulée. Et voilà cet homme remis à nouveau sous le poids de sa dette première puis jeté en prison. Et Jésus d’ajouter C’est ainsi que mon Père vous traitera, si chacun de vous ne pardonne à son frère de tout son cœur. ” Matthieu 18 : 26/35

2) Rappelons-nous aussi du sort réservé au serviteur qui ayant reçu comme tous les autres un talent, mais qui au lieu de le faire fructifier alla l’enfouir dans la terre. Matthieu 25 : 19/30

Quelle en fut la conséquence de son inaction ? Le Maître ne lui permis pas d’entrer dans son royaume en raison de son improductivité spirituelle.

3) Souvenons-nous aussi de cet homme présent dans la salle des noces de l’agneau mais qui n’avait pas revêtu l’habit approprié pour une telle circonstance (cet habit préfigurant la transformation morale du chrétien pendant son pèlerinage terrestre). Cet homme est exclu de la salle des noces. Matthieu 22 : 11/14

4) La parabole des dix vierges n’était-elle pas aussi un sérieux avertissement à l’encontre des juifs de l’époque qui refusaient de voir en Jésus l’époux céleste ? N’ayant pas rempli leurs lampes avec la nouvelle huile que donne l’évangile de la Grâce (symbole du St-Esprit) les vierges folles ne purent entrer dans la salle des noces. Lorsqu’elles frappèrent à nouveau à la porte de la maison de l’Epoux il leur déclara : Je ne vous ai jamais connues. Matthieu 25 : 1/13

5) Enfin considérons les sérieux avertissements adressés à certains chrétiens non sanctifiés : “ Ne savez–vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères,

ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu. ” 1 Corinthiens 6 : 9/10

Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu. ” Galates 5 : 19/21

Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle. ” Galates 6 : 7/8

“ Celui qui vaincra héritera ces choses ; Je serai son Dieu, et il sera mon fils. ”

Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. ” Apocalypse 21 : 7/8

Si donc nous disons avoir la foi en l’œuvre de Jésus-Christ et que notre foi ne produit aucun changement de vie, nous courons le risque de nous illusionner nous-mêmes quant à notre salut futur. Et si nous persistons dans la fausse théologie du “dire ” sans “ le faire ” nous nous exposons à entendre Jésus nous dire au jour du jugement “Retirez vous de moi vous qui commettez l’iniquité, je ne vous ai jamais connus…” Matthieu 7 : 21/23

Quels sont les fruits auxquels Dieu prend plaisir ?

Il ne s’agit pas de nous soumettre à des règnes ascétiques ou à un quota d’œuvres très strictes pour atteindre le niveau spirituel qui nous rendrait apte à entrer dans le ciel. Non ! Car l’œuvre de transformation (ou de sanctification) dure toute la vie passant du stade de bébé spirituel à celui d’enfant, d’adolescent et de chrétien mature.

Les fruits que Dieu souhaite voir en chaque chrétien ce sont les œuvres qu’il a préparées d’avance en Jésus-Christ.

Or comme nous l’avons dit, Jésus est devenu pour nous “ l’homme parfait ”. Ainsi tout ce qu’il fut dans son corps il souhaite le reproduire par son Esprit en chaque âme qui s’ouvre à lui “Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ.

a) Jésus aimait Dieu de tout son être, de toute son âme et de toutes ses forces.

Et bien l’Esprit cherchera à reproduire en nous cette consécration si agréable à Dieu.

b) Jésus aimait la Parole de Dieu et laissait cette Parole diriger son être.

Et bien l’Esprit cherchera à reproduire en nous cette soif pour les Saintes Ecritures.

c) Jésus aimait la pureté sous toutes ses formes et refusait au péché de dominer sa volonté. Et bien l’Esprit cherchera à reproduire en nous la pureté morale et physique.

d) Jésus aimait le Temple de Dieu. Voyez-le à douze ans dans le Temple s’occupant des affaires de son Père. Il avait le souci de la Gloire de Dieu et son âme était dévorée par “ Le zèle de la maison paternelle ”

Et bien le Saint Esprit cherchera à reproduire en nous cet amour pour le corps du Christ et pour chaque membre qui compose le nouveau Temple de Dieu.

L’apôtre Jean reconnaîtra qu’un chrétien qui aime l’Eglise et les membres de l’Eglise apporte la preuve tangible d’une foi authentique. 1 Jean 5 : 1

e) Jésus aimait les êtres d’un amour désintéressé (l’agapè en grec) Il considérait les autres comme étant supérieurs à lui-même faisant passer leurs intérêts avant les siens propres. Ce puissant amour le motivait à aller de lieu en lieu pour faire du bien à tous.

Et bien l’Esprit cherchera à reproduire en nous cet amour qui n’est autre que l’expression de la vie même du Seigneur . 1 Corinthiens 13 :1/8

f) Jésus était séparé de la mentalité des pécheurs. Pratiquait avec ferveur la prière. Ne faisait aucun compromis avec le mal. Ne maudissait et ne calomniait personne. Il bénissait et souhaitait le meilleur même à ses pires ennemis. Et par-dessus tout Jésus était humble, soumis, obéissant et patient dans la souffrance.

Et bien l’Esprit cherchera à reproduire en nous toutes les qualités d’une telle piété

Conclusion

En prenant Abraham (le père des croyants juifs) et Rahab (une croyante païenne) comme exemples de foi vivante, Jacques nous rappelle que ceux et celles qui prétendent appartenir au peuple de Dieu doivent impérativement montrer la véracité de leur foi comme le firent ces deux personnages bibliques.

Si donc vous êtes un sarment greffé sur Jésus le Cep et que la sève de sa vie passe de lui à vous, alors vous porterez de bons fruits spirituels agréables à Dieu (en vous et autour de vous). Et l’accès au Royaume céleste vous sera ainsi largement accordé. Même s’il vous arrive encore de chuter, vous ne déchoirez jamais de la Grâce car le Seigneur vous relèvera et prendra soin de vous “ Personne ne peut ravir mes brebis de la main de mon Père a déclaré Jésus ” Jean 10 : 29/30

Mais si vous pensez que seule la foi dans l’œuvre de la Croix est suffisante pour vous introduire dans le Royaume céleste sans que vous ayez à produire ici-bas des fruits dignes de votre conversion à Dieu, alors faites bien attention car personne ne peut se moquer impunément de Dieu “ Ce qu’un homme aura semé est-il écrit, il le moissonnera aussi. ” Galates 6 : 7/8

Ne prenez pas le risque de voir que votre nom est effacé du livre de vie par laxisme, paresse spirituelle et par une absence volontaire de sanctification.”

“ Voici je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi pour rendre à chacun selon son œuvre.” Apocalypse 3 : 5 22 : 12

Pasteur Joël Loubiat

Bibliographie

– La Bible Online avec ses commentaires Editions Clé

– Le commentaire sur l’Épître aux Romains et le premier volume des études

bibliques du Nouveau testament du théologien F. Godet

– Les commentaires de John Mac Arthur sur le Nouveau Testament

– L’encyclopédie des difficultés bibliques de A. Kuen

– Les fondements du christianisme de C.S. Lewis

Le danger de l’apostasie

Hébreux 10 : 37/39

 

« Encore un peu, un peu de temps : celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas. Et mon juste vivra par la foi ; mais, s’il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui. Nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme »

Nous abordons aujourd’hui un thème assez méconnu, celui de l’apostasie. Pour beaucoup de chrétiens, l’apostasie est la marque des incroyants. Mais ce n’est pas tout à fait exact, car en grec, ce mot était employé pour décrire deux attitudes particulières :

« Une révolte (contre Dieu) et une défection de la foi religieuse »

Ces deux attitudes sont clairement décrites dans notre texte de référence, où l’apostasie concerne aussi bien les croyants (les justes qui attristent Dieu), que les non-croyants (ceux qui se retirent pour se perdre).

L’apostasie en tant que révolte contre Dieu

a) Cette première forme d’apostasie eut lieu dans le ciel, lorsque Satan et un tiers des anges se révoltèrent contre Dieu. Esaïe 14 : 12/15 Ezéchiel 28 :11/19 Apocalypse 12 : 3/4

b) Puis un nouvel acte d’apostasie, tout aussi coupable, se produisit dans le paradis terrestre (le jardin d’Eden), quand le premier couple humain se révolta contre la Parole de Dieu (« vous ne mangerez pas des fruits de l’arbre de la connaissance du bien et du mal »), pour adhérer à une autre parole, celle de Satan (« vous ne mourrez pas, mais vous serez comme Dieu »). Genèse 3 : 1/6

c) Les personnes, qui, dans notre texte de référence se retirent pour se perdre, ne sont pas d’authentiques chrétiens (des êtres nés de nouveau), mais des êtres rebelles à la Parole de Dieu, comme les nombreux faux docteurs, faux prophètes, faux disciples, faux frères, si souvent décriés dans les évangiles et les lettres apostoliques. Matthieu 7 : 13 Romains 9 : 22 Philippiens 1 : 28 3 : 19 Tite 1 : 6/9 Hébreux 6 : 4/8 10 : 26/31

d) Dans la parabole des terrains, Jésus parle d’un seul cœur capable de porter des fruits spirituels, alors que les trois autres, se rebellent contre la Parole de Dieu, empêchant ainsi la semence de la Parole de vie d’éclore dans l’âme. Luc 8 : 13/14

e) L’apôtre Jean parlera aussi dans son évangile, de faux croyants qui se révoltèrent et quittèrent le Seigneur, ne pouvant supporter cette Parole : « si quelqu’un ne mange ma chair et ne boit mon sang, il n’a pas la vie en lui-même ». Un peu plus loin, nous trouvons un autre groupe de faux disciples, qui, eux aussi, se détournèrent de Jésus après avoir entendu une Parole semblable : « vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira ». Jean 6 : 53/66 8 : 30/44

f) Certains membres du parti des pharisiens qui avaient cru en Jésus, furent également rebelles à sa Parole, puisqu’ils se retirèrent de lui, préférant la gloire des hommes, plutôt que la Gloire de Dieu. Jean 12 : 42/43

g) Et enfin, l’apostasie en tant que révolte contre Dieu atteindra son apogée, le jour où tous les peuples de la terre détourneront l’oreille de la vérité, pour adhérer aux mensonges de l’Antéchrist. Philippiens 3 : 17/19 2 Thessaloniciens 1 : 6/10 2 : 3

L’apostasie en tant que défection

Mais, l’apostasie prend une tout autre forme quand il s’agit des authentiques croyants, car c’est la notion « d’abandon de la foi religieuse » qui prédomine. En effet à l’origine, le mot « apostasie » servait aussi à dépeindre ceux qui renonçaient à leur engagement (à leur allégeance) envers un parti, qu’il soit militaire, politique ou religieux. Mais il ne s’agit pas de l’abandon de la foi qui sauve, mais de la foi doctrinale.

Ainsi, les chrétiens en proie à diverses souffrances (maladies, dépression, épreuves, persécutions) peuvent-ils, sous la pression des difficultés, renoncer aux vérités divines qu’ils avaient autrefois professées à leur baptême. C’est ainsi qu’Alexandre et Hyménée avaient fait naufrage par rapport à la foi doctrinale. D’après certains commentateurs, ces deux croyants avaient abandonné leur confiance dans la vérité – vérité qu’ils avaient autrefois professée -, pour enseigner leurs propres doctrines hérétiques. L’une d’entre elle prônait la liberté de pécher, afin que la grâce divine surabonde dans la vie des croyants.

Un peu plus loin, nous voyons Hyménée, associé à Philète, prêchant une autre hérésie pernicieuse qui dit que la résurrection des morts (vraisemblablement la première résurrection) avait déjà eu lieu, renversant ainsi la foi de plusieurs croyants. 1 Timothée 1 : 18/20 2 Timothée 2 : 17/18 4 : 14

Il n’est donc pas étonnant que l’apôtre Paul ait pris des mesures exemplaires, pour ramener, si possible, de tels croyants dans la saine doctrine. L’expression « livré à Satan » était à l’époque une action disciplinaire qui consistait à exclure, pour un temps, les apostates de la communion fraternelle, de la bénédiction de la cène et des prières protectrices de l’église locale, en les renvoyant dans le monde où règne Satan.

Mais une telle discipline était loin d’être injuste, arbitraire ou intolérante. Non ! Elle était au contraire un acte émanant du pur amour « agapé », car son but était non de détruire les personnes, mais de corriger leurs erreurs doctrinales et de produire en elles une repentance sincère, condition de leur réintégration dans l’église locale. 2 Corinthiens 2 : 5/11

En fait, la discipline évangélique n’a aucune raison d’être là où les chrétiens demeurent attachés à la foi doctrinale. Mais s’ils s’en éloignent, alors, les armes de l’amour doivent être utilisées à bon escient chez tous ceux (et celles) qui, tout en se nommant frères (ou sœurs), sont d’une manière habituelle :

impudiques (qui se complaisent dans des relations sexuelles illicites) , cupides (qui sont avides de gain pour profiter de leurs avantages sur les autres), idolâtres (qui offrent un culte à des images, des reliques ou des statues), outrageux (ceux dont le langage est injurieux, violent et grossier), ivrognes (ceux qui sont intempérants par rapport à l’alcool); ravisseurs (ceux qui extorquent et volent les autres) ou encore procéduriers, paresseux, diviseurs, sectaires. Romains 16 : 17 1 Corinthiens 5 : 1/5 9/13 6 : 6 2 Thessaloniciens 3 : 6 2 Jean 1 : 10

Ce pouvoir disciplinaire de « lier et délier » était bien connu des juifs de l’époque et consistait à interdire ou à autoriser ce qui est conforme ou non à la Sainte volonté divine. Si nos églises contemporaines savaient utiliser ce pouvoir disciplinaire, comme Jésus et les apôtres l’ont fait, elles verraient certainement plus de chrétiens apostates être convaincus de leurs erreurs et revenir ainsi au Seigneur. Matthieu 18 : 15/20 2 Corinthiens 2 : 5/7

L’apostasie dans l’Ancien Testament

Le livre de l’Ecclésiaste déclare qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, et, ce qui s’est fait hier se refera demain.

Les chrétiens du vingt et unième siècle doivent donc apprendre les leçons de l’histoire d’Israël, car l’apostasie religieuse a toujours été une menace pour le peuple de Dieu.

Le livre des Juges est certainement l’ouvrage de l’Ancien Testament qui nous apporte un éclairage sur ce qu’est l’apostasie au sein du peuple croyant. A cette époque, dés qu’un juge mourait, les enfants d’Israël faisaient naufrage par rapport à la foi, en « abandonnant l’Eternel leur Dieu et sa loi ».

Dans les chapitres 17 à 21 des Juges, il est parlé de certains Israélites qui avaient « abandonné le culte de l’Eternel », c’est-à-dire la foi dans le sacerdoce lévitique, pour créer leur propre culte idolâtre et instituer leurs propres sacrificateurs (ou prêtres).

La discipline divine consista à livrer Israël entre les mains de leurs ennemis, non pour le détruire, mais pour le ramener à son Dieu. C’était vraisemblablement pour prévenir Israël du danger de l’apostasie que Dieu avait institué le ministère prophétique. Deutéronome 27 et 28

L’apostasie dans le Nouveau Testament

Nous allons maintenant analyser quelques attitudes susceptibles de conduire les chrétiens dans l’apostasie religieuse, à l’exemple de Démas qui abandonna l’apôtre Paul, par amour pour le siècle présent. 2 Timothée 4 : 10

1) Une spiritualité déséquilibrée est une semence d’apostasie

« Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l’hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience, prescrivant de ne pas se marier, et de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour qu’ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont fidèles et qui ont connu la vérité » 1 Timothée 4 : 1/5

Il n’y a rien de mal à vouloir rester célibataire, ou à ne pas manger certains aliments pour se maintenir en forme. Ce qui favorise le « naufrage de la foi » (l’apostasie), c’est de déclarer présomptueusement que ceux et celles qui choisissent le célibat, ou l’ascétisme alimentaire, atteindront une plus grande spiritualité ou hériteront d’une position céleste supérieure.

Cette théologie-là n’est pas celle du Saint-Esprit, mais appartient au royaume des démons.

Aujourd’hui, plusieurs églises contemporaines revendiquant leur appartenance au christianisme, ont fait naufrage par rapport à la foi doctrinale. Elles ont abandonné leur allégeance à la Parole de Dieu (La Bible), pour adhérer à une autre théologie d’inspiration diabolique.

– Souvenons-nous de l’église de Rome qui, au début de l’ère chrétienne, fut citée en exemple pour sa foi dans la vérité. Mais aujourd’hui, après plus de vingt siècles, qui peut affirmer que Rome a gardé la foi doctrinale apostolique qu’elle avait autrefois professée ? Romains 1 : 8

– N’en est-il pas de même pour la plupart des églises protestantes, issues de la Réforme ? Combien professent encore leur allégeance au renouveau doctrinal défini par Luther, Calvin et tous les réformateurs ?

– Et que penser de toutes les églises évangéliques contemporaines qui adhèrent à une foule d’enseignements dont ni les prophètes, ni Jésus, ni les apôtres n’ont parlé, comme le syncrétisme religieux (le faux œcuménisme), le respect du sabbat juif, les diverses sciences métaphysiques de la pensée (confession ou visualisation positive…), l’exorcisme des authentiques chrétiens, le nouveau combat spirituel contre les esprits territoriaux, la prospérité et la santé incluse dans la rédemption du Christ…)

L’adhésion à une théologie déformée et extrabiblique est aussi dangereuse que la théorie appelée « gap-theory », acceptée par de nombreux érudits. Les partisans de cette théologie affirment que la terre devint informe et vide à la suite de la chute de Satan, ayant entraîné le chaos de toute la création de Dieu (le tohu-bohu). Genèse 1 : 1/2

Pour les adeptes de cette théorie, les paroles que Dieu prononça en six jours, ne sont point des paroles créatrices, mais des paroles réparatrices. Mais aucun texte biblique ne vient justifier cette théorie. Or, toute doctrine qui ne peut se justifier par la révélation divine, contenue dans l’Ancien Testament ou le Nouveau Testament, est non seulement suspecte, mais peut conduire les croyants dans l’apostasie religieuse (l’abandon de la foi doctrinale), ouvrant ainsi leurs esprits à la séduction de l’Ange de Lumière. « Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ. Car, si quelqu’un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Evangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien » . 2 Corinthiens 11 : 1/4

2) Une mauvaise compréhension de la vie par la foi est une semence d’apostasie

« Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle » 1 Timothée 5 : 8

Pour Dieu, le travail n’est pas seulement pour l’homme une activité précieuse, mais un moyen de pourvoir à tous ses besoins (personnels et familiaux). Or depuis quelques années, « vivre par la foi » est devenu pour certains, synonyme de « vivre sans exercer un travail séculier »

En adhérant à cette fausse théologie, plusieurs croyants se sont éloignés de la foi doctrinale qu’ils avaient autrefois professée à leur baptême, pour vivre aux crochets de l’Etat, d’une église, d’une œuvre ou de personnes financièrement aisées.

Judson Cornwall a déclaré dans son livre « La foi sans hypocrisie » que dans notre monde moderne, le paresseux peut faire carrière à ne rien faire, en comptant sur la société pour qu’elle pourvoie à ses besoins. C’est pourquoi la Bible nous demande d’être les imitateurs des héros de la foi.

– Regardez Jésus, notre Suprême Modèle, n’a-t-il pas été un artisan charpentier pendant de longues années, pourvoyant ainsi aux besoins de Marie et de ses six frères et sœurs ? Ce n’est que lorsque Dieu l’appela à exercer son œuvre messianique qu’il mit un terme à son activité professionnelle. Mais, même dans l’exercice de son ministère, Jésus, n’a jamais mendié son pain, ni vécu aux crochets des autres.

– L’apôtre Paul, lui aussi, ne vivait pas aux crochets des églises qu’ils fondaient (bien qu’il en eût légitimement le droit) ; mais, il pourvoyait à ses propres besoins et même à ceux de ses compagnons de service, en construisant des tentes. « Vous savez vous-mêmes comment il faut nous imiter, car nous n’avons pas vécu parmi vous dans le désordre. Nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne ; mais, dans le travail et dans la peine, nous avons été nuit et jour à l’œuvre, pour n’être à charge à aucun de vous. Ce n’est pas que nous n’en eussions le droit, mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter » 2 Thessaloniciens 3 : 7/9

– Les chrétiens sont donc appelés à travailler de leurs propres mains, afin de pourvoir à leurs besoins, car en abandonnant ce principe divin, ils font naufrage par rapport à la foi doctrinale, en vivant dans le désordre. « Car, lorsque nous étions chez vous, nous vous disions expressément : Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Nous apprenons, cependant, qu’il y en a parmi vous quelques-uns qui vivent dans le désordre, qui ne travaillent pas, mais qui s’occupent de futilités. Nous invitons ces gens-là, et nous les exhortons par le Seigneur Jésus-Christ, à manger leur propre pain, en travaillant paisiblement »

« Vivre dans le désordre » signifie littéralement : se soustraire à son devoir, d’où quitter sa place dans le rang assigné par Dieu. 2 Thessaloniciens 3 : 10/12

– Les chefs de famille ont donc aussi le devoir devant Dieu et devant l’Etat, de nourrir leur épouse et leurs enfants, car en sortant de ce rang assigné par le Seigneur, ils renient la foi doctrinale et peuvent devenir pires que des infidèles (les non-croyants). Proverbes 10 : 4/5

3) Le compromis sexuel est une semence d’apostasie

« Mais refuse les jeunes veuves ; car, lorsque la volupté les détache du Christ, elles veulent se marier et se rendent coupables en ce qu’elles violent leur premier engagement » 1 Timothée 5 : 11/12

Ce passage ne peut se comprendre que d’après le contexte cultuel de l’époque. En effet, les jeunes veuves, pour s’inscrire sur la liste d’entraide, devaient s’engager par serment à servir l’église, le restant de leur vie. Mais par séduction diabolique, plusieurs veuves laissaient leurs pulsions sexuelles s’imposer à leur âme, annulant ainsi leur premier engagement (littéralement : leur foi envers Christ). Il est possible que, pour conserver leur droit à l’entraide fraternelle, certaines succombaient à l’impureté, en ayant des relations sexuelles extraconjugales (hors mariage).

Si les églises contemporaines acceptent en leur sein toutes sortes d’impuretés morales, comme le divorce et le remariage (en dehors des motifs bibliques), l’union libre, l’union homosexuelle…, elles font naufrage, par rapport à la foi doctrinale et deviennent des églises « apostates ».

Le compromis sexuel est donc contraire à l’éthique de la Parole de Dieu, étant incompatible avec l’authentique christianisme biblique.

4) L’oisiveté est une semence d’apostasie

« Avec cela, étant oisives, elles apprennent à aller de maison en maison ; et non seulement elles sont oisives, mais encore causeuses et intrigantes, disant ce qu’il ne faut pas dire. Je veux donc que les jeunes se marient, qu’elles aient des enfants, qu’elles dirigent leur maison, qu’elles ne donnent à l’adversaire aucune occasion de médire ; car déjà, quelques-unes se sont détournées pour suivre Satan ». 1 Timothée 5 : 13/15

Avez-vous remarqué en quoi consistait l’apostasie de ces femmes ? Paul ne fait référence ni à l’idolâtrie, ni à l’occultisme, ni à la sorcellerie, ni à la magie (blanche ou noire). Non !

Il parle de certaines chrétiennes seules, par veuvage, séparation ou divorce qui se détournaient de la foi doctrinale, pour pratiquer des œuvres démoniaques, comme « les vains bavardages, les médisances, les calomnies, les intrigues et l’ingérence dans les affaires d’autrui ».

Jacques n’a-t-il pas déclaré que la langue non maîtrisée par l’Esprit de Dieu est pleine d’un venin mortel, souillant tout le corps et enflammant le cours de la vie, étant elle-même enflammée par la géhenne (par l’enfer) ? Jacques 3 : 1/13

Si donc l’oisiveté ouvre la porte à l’apostasie doctrinale, son antidote consiste à se fixer des buts dans la vie. C’est pourquoi, Paul dira aux jeunes femmes de se marier, d’avoir des enfantset de bien tenir leur maison. Il donnera ce même conseil (se fixer des buts) aux femmes âgées : « Dis que les femmes âgées doivent aussi avoir l’extérieur qui convient à la sainteté, n’être ni médisantes, ni adonnées au vin ; qu’elles doivent donner de bonnes instructions, dans le but d’apprendre aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants, à être retenues, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises à leurs maris, afin que la Parole de Dieu ne soit pas blasphémée ». Tite 2 : 3/5

5) L’amour de l’argent est aussi une semence d’apostasie

« Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments ». 1 Timothée 6 : 10

Notez bien que ce n’est pas l’argent qui pousse les chrétiens à abandonner la foi doctrinale, mais l’amour de l’argent (ou l’avarice). Les biens matériels ou financiers sont des cadeaux divins que Dieu veut accorder à son peuple. Deutéronome 8 : 12/18

Mais ce qui compte aux yeux du Seigneur, ce n’est pas la grosseur de notre patrimoine, ni de notre portefeuille financier, mais la manière dont nous allons nous acquitter, ici bas, de la gérance de nos biens. Si nous sommes infidèles dans les petites choses, comme la gérance de nos revenus financiers (salaire, pension, retraite, héritage….) confiés par le Seigneur, nous démontrons par là notre incapacité à gérer, dés maintenant, les biens spirituels, et plus tard, les biens supérieurs du royaume céleste. Luc 16 : 1/13

C’est pourquoi certains messages évangéliques sont nuisibles à la foi, ouvrant la porte à l’apostasie religieuse.

Ces dernières années, plusieurs prédicateurs, s’appuyant sur la prospérité des patriarches de l’Ancien Testament, n’ont pas hésité à déclarer que Dieu voulait que tous les chrétiens de la Nouvelle Alliance fussent riches, prospères et en bonne santé. Bien qu’un tel message soit agréable à entendre, il n’est pas conforme aux enseignements apostoliques.

La question que ne se posent pas les adeptes de l’évangile de la prospérité est de savoir si cet évangile est universel et s’il peut être annoncé dans les pays où règnent la misère, la pauvreté et la précarité ?

Si la réponse à cette question est un non catégorique, alors nous devrions nous garder d’adhérer à un tel message, car la foi spirituelle n’est pas un moyen d’enrichissement personnel, mais de dépendance envers Dieu. Hébreux 11

Si les chrétiens utilisent correctement les moyens financiers que Dieu leur a confiés, ceux-ci deviendront pour eux une bénédiction. Mais, s’ils les utilisent mal et à des fins égoïstes et cupides, l’argent deviendra pour eux un mauvais maître (Mamon) qui les conduira dans de terribles tourments. Le mot « tourments », en grec (odune), englobe « toutes les douleurs morales comme les peines, les chagrins, les souffrances et les drames ». Quand le diable ne peut tromper les enfants de Dieu par l’orgueil, la sexualité, l’oisiveté ou les fausses doctrines, il cherchera à les détourner de leur Dieu par l’attrait du matérialisme. Et pour parvenir à ses fins, notre ennemi possède de puissants moyens.

Qui n’a pas été harcelé par les nombreuses sociétés de crédit, proposant des sommes folles, uniquement pour satisfaire des plaisirs ou de nouveaux besoins ? Mais derrière ces alléchantes propositions de crédits, se cache un but diabolique inavoué : « celui de plonger les gens dans les dettes, le malheur et la ruine ». N’oublions jamais que l’avarice a été la cause du suicide de Judas. Ainsi, l’amour de l’argent peut conduire de nombreux foyers chrétiens dans la ruine, la misère et dans beaucoup de tourments moraux.

6) L’intellectualisme est aussi une semence d’apostasie

« Ô Timothée, garde le dépôt, en évitant les discours vains et profanes, et les disputes de la fausse science dont font profession quelques-uns, qui se sont ainsi détournés de la foi ». 1 Timothée 6 : 20/21

Les facultés intellectuelles sont une bonne chose, car l’homme est fait à l’image de Dieu. Par elles nous pensons, analysons, contrôlons, discernons et réfléchissons sur les êtres et les choses. Mais l’intelligence n’est qu’un outil qui doit coopérer avec les autres facultés de l’âme, comme les émotions et la volonté « mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits » Romains 6 : 17

Quand les facultés cognitives de l’homme tombent dans l’intellectualisme, elles l’éloignent de la foi doctrinale, laissant la philosophie devenir l’aliment principal de l’âme humaine. Alors naissent de vaines controverses, des discours fallacieux et toutes sortes de théories sur le monde, sur Dieu ou sur les moyens de réussir sa vie. Je suis persuadé que l’abandon de la foi doctrinale est à la base des idéologies politiques et religieuses de notre époque moderne.

L’intellectualisme peut aussi déboucher sur un ésotérisme détestable, ou le savoir n’est réservé qu’à des initiés (des élites), comme c’est le cas dans la franc-maçonnerie, dans la scientologie et dans de nombreuses sectes. « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ ». Colossiens 2 : 8 Romains 16 : 17 Hébreux 13 : 9

Epilogue

Nous arrivons au terme de notre étude sur l’apostasie religieuse ou plus exactement sur « l’abandon de la foi doctrinale ». Nous ne pouvons pas nous séparer, sans parler des remèdes bibliques, capables d’éviter aux églises, aux pasteurs et aux chrétiens de « faire naufrage par rapport à la foi doctrinale ». Voici donc trois remèdes capables de faire barrage à l’apostasie religieuse.

1) Détruire l’esprit fataliste

« Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. Car il s’est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul maître et Seigneur Jésus-Christ » Jude 3/4

L’apostasie religieuse pénètre au sein des églises locales, quand ces dernières abandonnent le bon combat de la foi, ne défendant plus l’éthique biblique, sous prétexte que la déchéance morale de l’humanité est programmée et que l’on ne peut rien y faire. Cette manière de voir les choses relève de l’esprit « fataliste », ce qui est contraire à la foi vivante.

Souvenons nous de Luther, de Calvin et de tous les autres réformateurs qui défendirent, au péril de leur vie, les doctrines transmises par les apôtres, une fois pour toutes et pour toujours, rendant ainsi à l’Eglise du Christ, ses lettres de noblesse. Ayant rejeté « l’esprit fataliste », ils ont permis à l’humanité de connaître des jours meilleurs.

L’Eglise contemporaine devrait agir comme Jérémie l’avait ordonné aux déportés juifs à Babylone :

« Ainsi parle l’Eternel des armées, le Dieu d’Israël, à tous les captifs que j’ai emmenés de Jérusalem à Babylone : Bâtissez des maisons, et habitez-les, plantez des jardins, et mangez-en les fruits. Prenez des femmes, et engendrez des fils et des filles, prenez des femmes pour vos fils, et donnez des maris à vos filles, afin qu’elles enfantent des fils et des filles ; multipliez là où vous êtes, et ne diminuez pas.

Recherchez le bien de la ville où je vous ai menés en captivité, et priez l’Eternel en sa faveur, parce que votre bonheur dépend du sien. Car ainsi parle l’Eternel des armées, le Dieu d’Israël : Ne vous laissez pas tromper par vos prophètes qui sont au milieu de vous, et par vos devins, n’écoutez pas vos songeurs dont vous provoquez les songes ! Car c’est le mensonge qu’ils vous prophétisent en mon nom. Je ne les ai point envoyés, dit l’Eternel » Jérémie 29 : 4/9

Etant le Sel et la Lumière du monde, l’Eglise a le devoir de faire entendre sa voix dans tous les domaines (politique, scientifique, économique, éthique, philosophique, religieux…), mais elle doit le faire en respectant les règles de la foi doctrinale, c’est-à-dire, en se soumettant et en respectant les autorités en place, même si pour cela, elle doit être incomprise, bafouée, humiliée, voire persécutée. Romains 13 : 5

2) Veiller sur notre cœur

« Prenez garde, frères, que quelqu’un de vous n’ait un cœur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant ». Hébreux 3 : 12

Nous savons que le cœur de l’homme est mauvais par-dessous tout et que seul Dieu peut le transformer par son Esprit. Mais un cœur incrédule, chez un chrétien, est vraiment quelque chose de détestable, car il se manifeste par une méfiance (ou défiance), en ce qui concerne certaines vérités bibliques, transmises par les apôtres. C’est ainsi que certains croyants n’adhèrent pas aux enseignements de l’apôtre Paul, le considérant comme un être rigide, intolérant et surtout misogyne ? Nous ne sommes pas « Pauliniens », disent-ils avec arrogance.

Ainsi, chaque fois que les chrétiens font un tri parmi les ministères apostoliques (« moi je suis de »), ils courent le risque de se détourner du Dieu vivant (d’apostasier), car la vérité divine qui fut transmise aux apôtres de Jésus est unique et ne peut donc être fractionnée.

Les chrétiens sont donc invités à s’examiner eux-mêmes, pour savoir s’ils sont toujours attachés à toute la foi doctrinale. 2 Corinthiens 13 : 5/6

3) Prier sans se lasser

« Jésus leur adressa une parabole, pour montrer qu’il faut toujours prier, et ne point se relâcher… Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? ». Luc 18 : 1/8

Nous connaissons tous cette parabole de la veuve et du juge inique. Mais pour en saisir pleinement le sens, nous devons tenir compte des versets précédents qui font référence à la vigilance de l’Eglise, avant le retour en Gloire du Seigneur Jésus Christ. Dans les temps difficiles qui précéderont la venue du Seigneur, l’Eglise ressemblera à une veuve en lutte contre un juge inique, représentant le système diabolique en place à ce moment-là. La victoire de l’Eglise/veuve reposera sur deux facteurs. Sa foi dans les promesses de son Dieu, et sa prière incessante pour obtenir justice, par son rapide enlèvement dans la Gloire éternelle.

C’est pourquoi l’Eglise doit prier sans se lasser, c’est à dire « prier jusqu’au bout », malgré les obstacles, les difficultés, les épreuves, les souffrances ou les persécutions.

Reuben A. Torrey, dans son livre « La prière » dit que la prière qui ne se lasse pas et ne se relâche pas, peut être comparée au forage d’un tunnel. Pour perforer de part en part une montagne, il faut beaucoup de temps (parfois des années). Mais si les ouvriers qui forent ce tunnel, ne se découragent pas, le jour viendra où la lumière apparaîtra de l’autre côté de la montagne.

Il en est ainsi de la prière que l’Eglise/veuve doit mener ici bas, car si notre Dieu entend et exauce la prière, il faut parfois persévérer des jours, des semaines, des mois et même des années, pour voir l’exaucement nous parvenir, comme nous le révèle le livre de Daniel : « Lorsque tu as commencé à prier, la parole est sortie, et je viens pour te l’annoncer… ». « …Le chef du royaume de Perse m’a résisté vingt et un jours ; mais voici, Michaël, l’un des principaux chefs, est venu à mon secours, et je suis demeuré là auprès des rois de Perse ». Daniel 9 : 23 10 : 12/13

Ainsi, l’apostasie religieuse (le reniement de notre allégeance à la foi doctrinale) est un péché qui attriste l’Esprit de la grâce. Faisons, donc, tout notre possible pour ne pas ouvrir la porte de notre âme à ce terrible fléau. Et si par ignorance, tromperie, séduction ou inadvertance, nous sommes devenus « apostates », nous pouvons toujours nous ressaisir et revenir auprès de notre Dieu qui ne se lasse pas de pardonner les fautes confessées.

Puis, affirmons à nouveau notre allégeance à la foi doctrinale et combattons désormais, avec courage, pour défendre coûte que coûte cette foi, transmise aux saints, une fois pour toutes et pour toujours. Et pour ne pas rechuter, faisons nôtre, la confession du Psalmiste : « Je serre ta Parole sur mon cœur, afin de ne pas pécher contre toi ». Psaume 119 : 11

Que le Saint-Esprit vous bénisse tous !

 

Pasteur Joël Loubiat

 

Bibliographie

– La Sainte Bible avec les commentaires de John Mac-Arthur

– Les dictionnaires grecs de A. Bailly et de V. Magnien-M. Lacroix

– L’encyclopédie des difficultés bibliques d’Alfred Kuen

– Le labyrinthe des origines d’Alfred Kuen

– Le commentaire sur la première lettre aux Corinthiens de F. Godet

– L’évangile de Jean de F. Godet

– La foi sans hypocrisie de Judson Cornwall

– La prière de Reuben A. Torre

La relation d’aide dans l’Eglise locale

1 Thessaloniciens 5 : 12/15

« Nous vous prions, frères, d’avoir de la considération pour ceux qui travaillent parmi vous, qui vous dirigent dans le Seigneur, et qui vous exhortent. Ayez pour eux beaucoup d’affection, à cause de leur œuvre. Soyez en paix entre vous. Nous vous en prions aussi, frères, avertissez ceux qui vivent dans le désordre, consolez ceux qui sont abattus, supportez les faibles, usez de patience envers tous. Prenez garde que personne ne rende à autrui le mal pour le mal ; mais poursuivez toujours le bien, soit entre vous, soit envers tous »

J’aimerais m’entretenir avec vous de la relation d’aide dans l’église locale. Vous vous dites peut être : Pourquoi parler d’un tel sujet à l’ensemble des chrétiens ? Tout simplement pour détruire l’idée fausse selon laquelle la relation d’aide n’est que l’affaire de spécialistes formés à cet effet (Pasteurs, Anciens, Conseillers, Psychologues, Psychothérapeutes, Psychiatres…)

Bien que toutes ces personnes aient un rôle à remplir pour aider et secourir les âmes en détresse. L’église locale étant un corps vivant est capable de répondre à tous les problèmes auxquels sont parfois confrontés les chrétiens (problèmes matériels, relationnels, émotionnels ou spirituels).

L’Eglise primitive n’est-elle pas venue en aide aux veuves, aux pauvres et aux plus démunis de son époque ?

Les apôtres n’exhortaient-il pas les chrétiens à développer des relations sages, intelligentes et harmonieuses les uns avec les autres ?

Jacques montrera qu’un pardon mutuel est source de guérison mutuelle. Jacques 5 : 16

Paul ne demandait-t-il pas aux croyants spirituels de Corinthe de faire tous leurs efforts pour régler les différends qui pouvaient surgir au sein de leur communauté ? 1 Corinthiens 6 : 1/6

D’après le passage cité en référence, il est clair que les non-croyants sont les moins qualifiés pour régler les problèmes des enfants de Dieu, alors que des chrétiens murs possédant une solide connaissance de la Parole du Seigneur peuvent apporter des réponses appropriées et inspirées à leurs frères et sœurs dans la foi.

Pour bien commencer :

Si nous voulons réussir dans le domaine de la relation d’aide et voir l’Esprit de Dieu déverser toute sa puissance dans nos communautés, nous devons avoir une vision juste de ce qu’est l’église locale, car dans ce domaine il y a de nombreux malentendus.

– L’église locale ne doit pas être perçue comme une organisation humanitaire (bien que l’entraide mutuelle soit une réalité biblique)

– Elle ne doit pas être perçue comme un club religieux où les chrétiens se retrouvent plusieurs fois par semaine pour se faire du bien (même si la communion fraternelle est une œuvre agréable à Dieu)

– Elle ne doit pas être perçue comme un centre hospitalier où les autorités spirituelles (pasteurs, anciens, conseillers) seraient comme des médecins, et les chrétiens matures comme des infirmiers pour secourir les chrétiens malades (même si l’église doit avoir la compassion envers ceux qui souffrent)

– L’église locale ne doit pas être perçue non plus comme un centre d’intérim où l’on peut utiliser à sa guise les enfants de Dieu (même si la serviabilité est un des fruits de l’Esprit-Saint)

Non ! L’église locale est un organisme vivant appelé « Le corps du Christ » et dans lequel une vie nouvelle circule. (la zoé de Jésus)

Dans la communauté des croyants chaque cellule a sa place et doit devenir pour les autres cellules du corps une aide précieuse afin de secourir l’ensemble. Si donc quelques membres de ce corps en miniature ne font aucun effort pour mettre en pratique ce que l’Esprit-Saint désire, l’église locale sera amoindrie et le corps des croyants ne fonctionnera pas normalement. 1 Corinthiens 12 : 12/31

Mais personne ne peut être une source de bénédictions pour les autres sans posséder un esprit d’humilité, de patience, d’amour et de pardon, clé indispensable pour mettre en œuvre une solide relation d’aide communautaire. «Usez de patience envers tous… Prenez garde que personne ne rende à autrui le mal pour le mal ; mais poursuivez toujours le bien, soit entre vous, soit envers tous. »

Voici les 4 domaines où chaque chrétien peut exercer envers ses frères et sœurs dans la foi une relation d’aide efficace :

1) La relation d’aide par la considération

« Ayez de la considération pour ceux qui travaillent parmi vous, qui vous dirigent dans le Seigneur, et qui vous exhortent…»

La première relation d’aide que les chrétiens sont invités à mettre en œuvre dans l’église locale concerne leur rapport avec les autorités spirituelles de la communauté. Pourquoi Paul demande-t-il aux enfants de Dieu d’avoir une telle considération envers leurs dirigeants ?

Il y a deux raisons à cela :

a) Les autorités spirituelles de l’église locale n’ont pas reçu leur mandat des hommes (que ce soit par l’intermédiaire d’une école biblique ou d’un centre de formation de disciples), mais du St-Esprit.

«Mettez moi à part Paul et Silas pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés dit l’Esprit de Dieu.» Actes 13 : 1/3

« Le Saint-Esprit vous a établis évêques pour paître le troupeau du Seigneur disait Paul aux anciens d’Ephèse.» Actes 20 : 28

b) Les autorités spirituelles des églises locales devront un jour rendre des comptes à Dieu sur la manière dont ils auront nourri, enseigné et formé les membres du corps de Christ.

Jacques a prévenu que les enseignants de la Parole seront jugés plus sévèrement que les autres croyants. Jacques 3 : 1/2

C’est pour cette raison que le Seigneur Jésus a adressé des lettres aux anges des églises locales (dans la Bible le mot ange s’adresse souvent à des hommes ayant une fonction d’autorité). Apocalypse 1 : 19/20

Les serviteurs de Dieu ont le devoir d’enseigner la Parole, de former les chrétiens en disciples, de les avertir, de les reprendre, et parfois même d’exercer la discipline évangélique envers ceux qui pèchent et refusent de se repentir.

Comment donc pourraient-t-ils exercer toutes leurs fonctions spirituelles au sein de la communauté, s’ils ne sont pas hautement considérés par le corps des croyants ?

En quoi consiste la relation d’aide par la considération ?

Le terme grec signifie littéralement : « Chérir quelqu’un ». Il évoque l’idée de posséder une perception mentale pure et claire pour apprécier ceux et celles que le Seigneur a donnés en cadeau à son Eglise.

« Etant monté au ciel, Il a fait des dons aux hommes (aux humains croyants et non croyants) » Ephésiens 4 : 7/13

Comment exercer la considération ?

a) Tout d’abord, en étant en paix avec les autorités de l’église locale. Or la paix est le contraire de la guerre, des conflits et des relations tendues. Si Paul recommandait de la considération à l’égard des dirigeants c’est qu’il voyait trop de serviteurs de Dieu exercer leur service en gémissant à cause des tensions internes. Quand quelques problèmes surgissent dans une église locale, les autorités spirituelles deviennent très souvent les boucs émissaires. Alors qu’une coopération humble et intelligente sera un très bon moyen de faire retomber la pression qui s’exerce sur les Ministres de l’évangile.

Quand Moïse fut fatigué par le poids des responsabilités, Dieu lui accorda 70 anciens pour l’aider dans son Ministère. Mais Dieu prit soin de déposer dans chaque collaborateur la même vision et la même onction qui était en Moïse pour éviter justement les tensions provenant de projets différents. Nombres 11 : 10/25

Une question souvent posée est celle de savoir si un pasteur (ou un ancien) peut être jugé et repris au sein de la communauté par le chrétien lambda ? La réponse biblique est à la fois « OUI et NON »

– Oui tous les chrétiens sont appelés à discerner les messages qui leur sont prêchés comme le firent les Béréens en écoutant Paul leur annoncer la bonne nouvelle. Mais ce jugement n’était pas une condamnation, mais un saint discernement intellectuel. C’était une juste appréciation mentale du message annoncé, une analyse de son contenu pour apprécier si ce qui était dit par Paul était bien conforme au canon des Saintes Ecritures.

– Non les serviteurs ne doivent pas être repris dans leur ministère par le chrétien lambda (ordinaire). Les ministres qui enseignent de fausses doctrines, qui dévient, qui tordent le sens des écritures et même pèchent honteusement, doivent être repris par d’autres ministres étant les seuls habilités à juger et à sanctionner un Serviteur de Dieu étant anciens comme eux.

– Souvenons-nous comment Dieu a réagi quand Marie et Aaron critiquèrent la façon dont Moïse exerçait son Ministère. Dans cette affaire seul Dieu était habilité à juger équitablement son serviteur. Nombres 12 : 1/16

– Mais Paul a néanmoins donné des directives précises à Timothée sur la manière de reprendre les anciens qui pouvaient être accusés de fautes. « Ne reçois point d’accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou trois témoins. Ceux qui pèchent, reprends-les devant tous (devant les anciens et devant l’église) afin que les autres aussi éprouvent de la crainte. » 1 Timothée 6 : 19/20

Pour pouvoir reprendre un serviteur de Dieu, il faut à la fois apporter des preuves formelles de leurs agissements coupables et le faire sur le témoignage de deux ou trois témoins oculaires.

En dehors de cette manière d’agir, la Bible demande aux chrétiens de ne pas juger sur ouï-dire ou sur des rumeurs un serviteur du Seigneur et de ne pas lui faire une mauvaise réputation.

Voici ce que Paul a écrit sur ce sujet :

« Ainsi, qu’on nous regarde comme des serviteurs de Christ, et des dispensateurs des mystères de Dieu. Du reste, ce qu’on demande des dispensateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle. Pour moi, il m’importe fort peu d’être jugé par vous, ou par un tribunal humain. Je ne me juge pas non plus moi–même, car je ne me sens coupable de rien ; (1 Corinthiens 4 : 4) mais ce n’est pas pour cela que je suis justifié. Celui qui me juge, c’est le Seigneur. C’est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu’à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due » 1 Corinthiens 4 : 1/5

b) En ayant pour eux beaucoup d’affection et d’estime. Trop de chrétiens ont une attitude désinvolte ou de camaraderie à l’égard des autorités spirituelles des églises locales et cela constitue un grand danger. Car la familiarité engendre souvent le mépris, la dépréciation, le dédain et le manque de courtoisie à l’égard des Ministres de Dieu ce qui est aux antipodes du mot « Considérer – apprécier et chérir »

c) En refusant l’élitisme. Dans l’église il n’y a pas de Ministères supérieurs aux autres, mais seulement des fonctions différentes. D’ailleurs les Ministres sont des serviteurs de Dieu (des êtres liés à Jésus selon le sens du mot serviteur « doulos en grec ») et non des chefs de partis religieux. Les chrétiens ne doivent pas élever tel serviteur par rapport à un autre, ni prendre parti pour l’un par rapport à l’autre se déclarant « Moi je suis de… »

Quand l’écriture demande aux chrétiens d’obéir à leurs dirigeants spirituels et de leur être soumis, elle ne les encourage pas non plus à se placer sous une dictature humaine, mais plutôt sous une onction spirituelle reconnue. Hébreux 13 : 17

L’élitisme ou le fait de considérer certains serviteurs comme supérieurs aux autres a failli détruire l’église de Corinthe.

d) En honorant les Ministres de l’Evangile d’un double honneur. Voilà une relation d’aide pleine d’amour « Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d’un double honneur, surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l’enseignement. Car l’Ecriture dit : Tu n’emmuselleras point le bœuf quand il foule le grain. Et l’ouvrier mérite son salaire. » L’expression « double honneur » renferme deux choses. 1 Timothée 5 : 17/18

– Le respect dû à la fonction de prédicateur et d’enseignant. Les chrétiens aideront leurs dirigeants en faisant des efforts pour être présents dans les diverses rencontres (culte – réunion de prières – évangélisation – études de la doctrine chrétienne…)

Lorsque l’église de Jérusalem est née, tous les chrétiens étaient assidus aux rencontres journalières organisées par les apôtres dans le temple.

-Le « double honneur » concerne aussi la rémunération financière c’est-à-dire accorder un salaire correct aux Ministres de Dieu, surtout envers ceux qui consacrent tout leur temps et se fatiguent à préparer la nourriture spirituelle pour le peuple chrétien. Mais cette rémunération financière ne doit pas être réclamée par les serviteurs en fonction. Accorder une rémunération correcte est un devoir qui incombe à tous les membres de l’église locale dit l’apôtre Paul.

« De même aussi, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’évangile de vivre de l’évangile… » 1 Corinthiens 9 : 14

L’expression « à ceux qui annoncent l’évangile » est au datif en grec et montre que la rémunération financière doit être offerte aux Serviteurs de Dieu par les chrétiens qui sont enseignés et nourris. « Que celui à qui on enseigne la Parole fasse part (ou donne une part) de tous ses biens à celui qui l’enseigne… » Galates 6 : 6

2) La relation d’aide par l’exhortation

« Avertissez ceux qui vivent dans le désordre » Paul va maintenant demander à toute la communauté de mettre en œuvre une autre forme de relation d’aide envers certains membres de la communauté qui vivent dans le désordre moral.

Le mot « désordre (ataktos) en grec » évoque l’idée de personnes hors du rang ou indisciplinées déviant des devoirs prescrits par le Seigneur dans sa Parole.

Il s’agit ici certainement d’hommes chrétiens qui avaient une conduite mal réglée et indisciplinée, qui ne travaillaient pas et vivaient au crochet des autres croyants fuyant ainsi leurs responsabilités d’êtres régénérés par l’Esprit de Dieu.

Ce désordre moral existait aussi chez certaines femmes chrétiennes qui par oisiveté passaient leur temps à s’occuper des affaires d’autrui et à dire des choses indiscrètes. 1 Timothée 5 : 11/15

La relation d’aide auprès de tels chrétiens ne consistera pas à les rabrouer durement, à les mépriser, à les critiquer ou à les exclure de toute communion fraternelle, mais plutôt à les exhorter avec amour.

Le verbe «Exhorter (nouthétéo) en grec » évoque l’idée de ramener quelqu’un à la réflexion au sujet de ses déviances, puis de lui remettre en mémoire ce que l’Ecriture enseigne. De nombreux comportements déviants proviennent le plus souvent d’un manque de connaissance et de l’acceptation de faux enseignements ou de mensonges sataniques.

La relation d’aide par l’exhortation aura sur de tels croyants des effets bénéfiques car non seulement ils retrouveront leur bon sens réintégrant ainsi leur rang dans l’église locale, mais leur cœur sera également apaisé de toute forme de culpabilité.

Pour exercer correctement cette relation d’aide, il est nécessaire que les chrétiens connaissent bien les Saintes Ecritures.

3) La relation d’aide par l’encouragement

« Consolez ceux qui sont abattus » Si dans le verbe « exhorter » gît la notion d’avertir quelqu’un et de lui rappeler ce que dit la Bible sur les déviances morales. Dans le verbe « consoler (paramuthéomail) en grec» gît la notion d’un soutien fraternel qui compatit à la souffrance, calme la douleur morale sans faire aucun reproche tout en prodiguant des explications d’une façon indulgente.

– Il y aura toujours dans nos églises locales des croyants qui passeront par des moments difficiles, qui seront écrasés par des soucis, abattus par des problèmes ou découragés par des situations imprévues voire des épreuves pénibles. La Bible parle des faibles qui par accablement s’isolent du troupeau des autres croyants devenant une proie facile pour Satan.

La relation d’aide par l’encouragement consistera à s’approcher de ses bien-aimés pour atténuer leurs souffrances morales et physiques au moyen de paroles de réconfort qui ne jugent pas et ne culpabilisent pas.

Le roi David connut un jour une période de dépression hors du commun. Alors qu’il revenait d’une bataille avec son armée, il trouva son propre camp dévasté et toutes leurs familles kidnappées par des ennemis. Cette situation était tellement insupportable qu’il pleura lui et ses soldats toute une journée. Le désespoir était si grand que plusieurs cherchèrent à le lapider, le rendant responsable de la situation.

Mais David ne resta pas dans cette désolation morale. Il reprit courage en s’appuyant sur l’Eternel son Dieu. Ce retournement fut tellement puissant que tout son être fut fortifié et il devint même pour toute sa troupe une source de réconfort et d’encouragement.

Sans le savoir, David exerça auprès de tous ses gens dépressifs une relation d’aide très efficace puisque chacun retrouva le courage de la foi pour reprendre la guerre, anéantir leurs ennemis et arracher du danger leurs bien-aimés. 1 Samuel 30 : 1/19

4) La relation d’aide par la prise en charge

« Supportez les faibles » Les faibles dont il est question ici, sont des chrétiens qui pêchent encore soit par manque de lumière, par séduction ou par faiblesse et dont la conscience est encore enténébrée par toutes sortes de mensonges ou de préjugés (par exemple au sujet de certains aliments – d’une coutume religieuse – d’une tenue vestimentaire – d’un comportement à adopter par rapport à la sexualité, à la pornographie, au mariage et au divorce – ou bien encore à des sujets plus terre-à-terre comme l’usage de la télévision, du cinéma ou d’ Internet… )

Cette relation d’aide par la prise en charge consiste à descendre au niveau des faibles en devenant à leur égard non comme un redresseur de torts, mais comme un tuteur pour les soutenir afin que leurs faiblesses ne les éloignent de l’église locale.

« Nous qui sommes forts, nous devons supporter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas… J’ai été faible avec les faibles dit Paul » Romains 15 : 1 1 Corinthiens 9 : 22

Epilogue

La relation d’aide n’est pas une invention du monde moderne. Elle a toujours existé car l’homme est un être relationnel qui n’est pas fait pour la solitude et l’isolement. C’est pourquoi les chrétiens qui se tiennent à l’écart de leurs frères et sœurs dans la foi cherchent ce qui leur plait et se placent en dehors du plan de Dieu. Car la communion fraternelle n’est pas une option dans la vie chrétienne. Elle est l’élément vital de toute église locale. Sans elle le « Sacerdoce royal » ne peut exister et la puissance divine ne peut atteindre les perdus.

Pourquoi Dieu demanderait-il à Caïn le premier meurtrier « Où est ton frère ? » si le devoir de veiller les uns sur les autres n’était pas inscrit dans nos gènes ? Oui Caïn tu devais être le gardien de ton frère et tu as failli à tes devoirs à son égard.

Pourquoi lorsque Dieu plaça dans le jardin d’Eden le premier couple humain lui a-t-il demandé de s’aider mutuellement si l’élément relationnel n’était pas vital ?

Adam avait le devoir d’aimer sa femme, de prendre soin d’elle et de la protéger car en agissant ainsi il manifesterait « La gloire de Dieu »

Eve n’avait-elle pas également pour mission de devenir à son tour une aide précieuse pour son époux ? Si elle avait accepté de se soumettre par amour aux injonctions divines elle serait devenue « La gloire de son mari » réalisant ainsi la suprême intention de Dieu pour le couple. Mais au lieu de s’entraider, ils brisèrent les relations harmonieuses voulues par leur Créateur, permirent au péché d’entrer dans notre monde avec son cortège de souffrances et de douleurs.

J’espère que cette étude vous aura montré l’importance de veiller les uns sur les autres et de faire tous vos efforts pour mettre en œuvre une solide relation d’aide dans l’église locale.

– Relation d’aide par la considération

– Relation d’aide par l’exhortation

– Relation d’aide par l’encouragement

– Relation d’aide par la prise en charge

 

Pasteur Joël Loubiat

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